Chronique #137 : Mes allergies fashion de saison
Si j'essaie généralement de rester neutre lorsque j'évoque ici modes, tendances et gimmicks stylistiques, cela ne m'empêche pas de dresser régulièrement en mon for intérieur la liste de celles et ceux que je trouve profondément rédhibitoires. Attention : article hautement subjectif…
Les souliers blancs
J'ai beau être fan devant l'Éternel des baskets blanches (qui vont à mes yeux avec tout et à tout le monde), je ne suis pas parvenue à surfer sur la vague de souliers blancs ayant déferlé ces dernières saisons sur les dressings influents. Impossible en effet de trouver seyants ces aplats immaculés finissant la silhouette au Tipp-Ex. Il faut dire que contrairement aux sneakers qui se fondent dans le look, les escarpins, bottes et autres cuissardes semblent hurler pour attirer l'attention. Or, aucun accessoire ne devrait selon moi voler la vedette à l'allure générale d'une silhouette, et surtout pas des bottines m'évoquant les défilés de majorettes de mon enfance...
Les carreaux bûcheron rouge et noir
Tenant plus du damier que du tartan dépaysant, ces carreaux bicolores ont eu la malchance de couvrir le plaid de l'une de mes anciennes voisines. Un plaid où s'alanguissait régulièrement toute une tribu de chats… Depuis cette époque, j'ai toujours été incapable de trouver le moindre fashion appeal à cet imprimé dit "bûcheron". A sa seule vue, une envie d'éternuer me saisit. Cependant, à bien y réfléchir, le souvenir de cette couverture recouverte de poils n‘est pas la seule responsable de mon aversion : le manque de subtilité de ces carreaux, leurs coloris tranchés ainsi que leur style country très premier degré y sont également pour beaucoup... (voir ici, ici, ici et là)
Les surpiqûres blanches sur un denim brut
Combien de jeans parfaitement coupés et de blousons bien taillés ais-je reposé, incapable de me faire à leurs coutures soulignées de fils blancs ? Il faut dire que le contraste entre le denim brut et ces démarcations aux allures de lignes de signalétique m'horripile, tant il me semble gratuit. Pourquoi donc mettre ainsi l'accent sur l'assemblage basique d'une pièce passe-partout ? Alors que j'attends de cette dernière qu'elle se fonde dans ma tenue, la voilà qui, par je ne sais quel sursaut d'orgueil, s'offre ici des détails venant perturber sa nature casual... (voir ici et là)
Le pantalon en satin
Si la tendance "pyjama en ville" a toujours trouvé en moi un écho favorable, l'une de ses dérives ne m'en laisse pas moins perplexe (pour ne pas dire circonspecte) : l'usage en extérieur du pantalon en satin loose ; celui-là même qui fait du homewear un délice suave, mais qui suscite des regards curieux une fois enfilé pour aller boire un café. Entre sa faculté à épouser sensuellement la courbe des fesses et sa propension à garder en mémoire le moindre faux pli, rien dans le pantalon en satin ne le destine selon moi à franchir le seuil du boudoir, et ce quoi qu'en dise Demna Gvasalia…
Le rose stabilo
Vieux rose, rose layette, rose guimauve, rose dragé… autant de déclinaisons du rose qui, après quelques années d'apprentissage, sont devenues pour moi des alliées. Les versions diluées de la teinte de prédilection de Barbie se sont en effet révélées idéales pour twister mes bleu marine, kaki et autres marron. Pour autant, je reste hermétiquement hostile au rose fluo : que se soit sur moi ou sur les autres, je ne parviens pas à trouver une once de charme à cette couleur chimique (voir ici et là). Et si certains looks comportant cette teinte peuvent être objectivement réussis, je suis convaincue qu'ils le sont la plupart du temps en dépit d'elle, et non grâce à elle…
À noter également
Les produits Aime et Glossier ne me font pas fantasmer.
Les femmes portant leur slim glissé au sein d'une paire de bottes hautes me font systématiquement penser à des écuyères du Cadre noir (voir ici, ici et là).
Je trouve que les collants noirs mats très fins ne flattent pas les jambes : je leur préfère mille fois une paire très opaque ou un beau modèle plumetis.
Je considère le mix mocassins/grosses chaussettes mal ajustées comme une hérésie (Lacoste).
Les colliers aux logos ostentatoires me donnent la migraine (voir ici et là).
Les carrures oversizes m'apparaissent la plupart du temps bien plus grotesques que chics (voir ici, ici, ici et là).
Par Lise Huret, le 18 novembre 2019
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