Tribeca
Nous traversons le quartier aux environs de 11h. C'est apparemment l'heure du brunch. Les pères en doudoune, casquettes et baskets siglées, les quadras filiformes en yoga pant, les couples de trentenaires à la beauté parfaitement lisse et les jeunes femmes en pardessus camel et épais bonnet - oh tiens une styliste connue - poussent les portes de restaurants branchés à l'entrée desquels s'entassent de nombreuses poussettes.
Bordées de bâtiments en briques rouges, les rues calmes laissent deviner la présence de lofts (voir ici et là) que j'imagine habités par les nombreuses célébrités ayant élu domicile dans les environs...
Greenwich Village
Avec ses larges escaliers grimpant vers le seuil des maisons (toutes différentes), ses rues moins rectilignes que dans le reste de Manhattan, ses arbres noueux, ses nombreuses boutiques vintage, ses couples bohèmes se promenant avec leur énorme chien, ses acteurs déambulant incognito (oh tiens Jean Reno), ses adresses mythiques (c'est dans ce quartier que se trouvent les immeubles de Friends et de Carrie Bradshaw), Greenwich Village possède une saveur unique à laquelle il est difficile de rester insensible…
Central Park
L'air vif, le ciel bleu et la lumière poudrée de ce matin d'automne siéent particulièrement bien à ce fameux Central Park, dont la simple évocation suffit à faire surgir dans mon esprit de multiples scènes de films ("Love Story", "L'associé du Diable", "Quand Harry rencontre Sally", "Kramer contre Kramer"...). Pas étonnant dès lors que les instagrameuses soient légions sur les pelouses jonchées de feuilles dorées. Observer ces jeunes femmes parfaitement lookées lancer inlassablement des brassées de feuilles mortes devant l'objectif de leur photographe et passer en une fraction de seconde d'une mine joyeuse à un visage dépourvu d'émotion a vraiment quelque chose de troublant...
De son côté, Charles escalade les énormes rochers avec une agilité de petit singe, approche plus que de raison les écureuils qui semblent avoir oublié d'être farouches et se love dans des troncs aux allures de fauteuil relaxant.
Le profil des joggeurs est ici particulièrement intéressant à observer. Entre les jumeaux trentenaires blonds comme les blés fleurant bon l'aisance des Vanderbilt, les lianes sans âge aux retouches esthétiques presque imperceptibles, les post-adolescentes bondissantes arborant queue de cheval lissée, mollets galbés, sourire ultra bright et teint hâlé "spécial week-end dans les Hamptons", les couples healthy/wealthy à la ligne sportive et aux traits aristocratiques et les hommes ayant dépassé la cinquantaine affichant une assurance conquérante, les habitants de l'Upper East Side - un des quartiers bordant le parc - semblent avoir fait du poumon vert de Manhattan leur terrain de jeu…
Upper East Side
À la vue du garçon d'à peine 10 ans descendant d'une voiture avec chauffeur et se faisant porter son (petit) sac à dos par le portier de son immeuble, je réalise que la série Gossip Girl était loin d'être caricaturale. Il suffit d'ailleurs de se promener quelques minutes sur Madison Avenue pour comprendre que les personnes habitant ce quartier évoluent dans un univers extrêmement éloigné de celui du commun des mortels...
La High Line
Ex-voie ferrée aérienne transformée en jardin suspendu de plus de 2 km, la High Line serpente entre les immeubles des quartiers de Chelsea et de Meatpacking. Gorgée de végétation, ponctuée de spots pour admirer la ville et de bancs ergonomiques propices aux siestes en duo, elle fut l'une des belles surprises de notre escapade. En ce qui me concerne, le point de vue inédit et inattendu qu'elle offre sur les buildings qu'elle longe de manière légèrement intrusive m'a littéralement fascinée.
Ground Zero
Je n'avais pas forcément envie de passer par le mémorial de Ground Zero, mais Julien y tenait. C'est donc sans beaucoup de conviction que je me suis approchée de la première fosse (qui matérialise l'empreinte des fondations de la première tour). Je ne sais pas si c'est l'immensité de cette béance carrée, l'eau dégoulinant de ses parois, le trou en son centre semblant descendre jusqu'aux entrailles de la Terre, le miroitement sombre des pierres ou encore les milliers de noms gravés sur la margelle de cette fontaine d'un genre unique, mais le fait est que je ne suis pas parvenue à retenir mes larmes.
Bilan
Curieusement, New York m'a moins charmée que Chicago. Peut-être que j'en attendais trop... Je pense qu'il faudra que nous y revenions plus longuement afin de mieux sentir son pouls et de nous gorger calmement de ses différentes atmosphères.
Ce fut néanmoins une échappée intéressante : Charles a enfin pu voir cette Statue de la Liberté qui l'intriguait tant et a pu déguster un hot dog fumant acheté dans la rue (les deux choses qu'il avait le plus envie de faire à New York). De mon côté, je commence à comprendre que les grandes villes ne me font plus autant rêver qu'avant…
Par Lise Huret, le 15 novembre 2018
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