Bribes de bonheur #4
Entre pique-nique tardif, euphorie musicale, plaisir aquatique et parfums printaniers, petit florilège de ces micro-instants m'ayant récemment offert de délicieux shoots de plaisir...
Ouvrir les fenêtres de l'appartement et sentir un vent tiède parcourir les pièces.Faire craquer des billes de tapioca sous mes dents.
Faire briller les yeux de Charles en lui proposant un pique-nique du soir, puis partir déguster des sandwichs sur une nappe à carreaux sous les arbres noueux de Queen's Park.
Me glisser dans des draps fraîchement lavés.
Observer du coin de l'oeil Julien montrer à Charles comment ouvrir une noix de coco.
M'immerger dans l'eau chaude du jacuzzi extérieur alors qu'il ne fait que 8°C, savourer sa chaleur presque trop intense et me jeter ensuite dans la piscine bien froide située à quelques mètres de là.
M'allonger sur l'herbe et laisser mon regard suivre la course des nuages.
Découvrir avec surprise un "C" et un "H" tracés maladroitement sur un dessin de Charles.
A 13h30, lorsque la faim commence à tirailler mon estomac, aller croquer dans un goûteux toast avocat/fromage de chèvre/oeufs pochés du petit resto d'en bas.
Choisir de rentrer à pied plutôt qu'en métro et avoir le sentiment non pas de perdre du temps, mais d'en gagner, tant marcher me permet de remettre de l'ordre dans mes idées.
Redécouvrir quelques tubes des années 80/90 (voir ici, ici et là) et les chanter à tue-tête en faisant la vaisselle avec Julien, tandis que Charles nous regarde un peu interdit.
Enduire mes jambes d'huile réparatrice et sentir l'odeur de bois de cèdre envahir la salle de bain.
Me sécher avec une serviette toute chaude tout juste sortie du sèche-linge.
Observer la course effrénée des écureuils sautant d'une branche à l'autre et dévalant le long des troncs d'arbres, avant de s'immobiliser dans d'adorables poses attentives.
Me lever tôt, passer devant la chambre de Charles et me perdre dans la contemplation de son petit visage assoupi, de ses cheveux en bataille et de ses mains relâchées…
Entrer dans le Starbucks du coin et m'entendre dire par la jeune femme derrière le comptoir que ce matin c'est gratuit, car leur système de paiement ne fonctionne pas.
Me laisser couler au fond de la piscine et profiter quelques secondes de cet enivrant silence aquatique.
Aller se promener dans les boutiques de meubles design de Toronto, être charmée par les lignes épurées du mobilier hors de prix, m'enfuir en courant lorsque Charles manque de faire tomber un vase à 600 dollars et rire sur le trottoir, tant de l'air consterné de la vendeuse que de la catastrophe évitée. Croiser mon reflet dans le miroir et constater que les séances de sport de ces derniers mois ont bel et bien servi à quelque chose.
Admirer Toronto la nuit du haut de notre 36e étage.
Visiter un appartement dans un gratte-ciel encore en construction et s'imaginer une nouvelle vie.
Sentir une délicieuse torpeur clore mes paupières juste avant de sombrer dans une profonde sieste.
Découvrir qu'Anna Galvada a sorti un nouveau livre.
Humer le parfum des lilas et avoir un instant l'impression d'être en train d'arpenter le jardin de mon enfance aux côtés de mon merveilleux grand-père.
Enlever nos chaussures pour sentir l'herbe sous nos pieds nus et entendre Charles s'écrier : "Maman, les petites herbes me font des guilis !".
Me faire surprendre par la pluie et savourer les gouttelettes dévalant le long de mon visage.
Découvrir (après tout le monde) la saison 1 de la série Fargo et me régaler de son atmosphère unique, de ses mythiques anti-héros et de son succulent humour noir.
Aller nager à la nuit tombée et avoir l'impression de vivre une scène de film.
Voir une amie très chère répondre instantanément à une question existentielle posée via
WhatsApp.
Rire de bon coeur devant les épisodes de Tic et Tac que Charles découvre en ce moment.
Projetter une séance d'essayage chez Polder lors de notre prochaine escapade parisienne (voir ici et là).
Contempler jour après jour la menthe et le thym qui poussent sur notre balcon.
Me gorger de la beauté des enfants indiens, chinois et jamaïcains que je croise à la crèche en allant chercher Charles.
Faire des blagues à Charles et m'entendre dire : "Tu es très rigolote maman !".
Echanger sur la mode et le monde avec ma "marraine" russe (rencontrée lors du Pitti Uomo à Florence) dont l'érudition n'a de cesse de me fasciner.
Par Lise Huret, le 19 mai 2017
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