Chronique #81 : Ma "anti-wishlist" de Noël
À l'heure où il est de bon ton de dresser la liste de ce qui nous ferait plaisir pour Noël, j'ai préféré pour ma part répertorier tout ce qui ne s'y trouvera pas…
Un chapeau en laine Gucci
Depuis qu'il souffle ici un vent glacial s'insinuant pernicieusement dans le moindre espace laissé par un col mal relevé, le chapeau de pêcheur islandais aperçu au 32e passage du défilé Gucci Croisière 2017 hante mes rêveries pragmatico-fashion : sa forme astucieusement pensée pour épouser la chute du cou, ses longs bords protégeant élégamment le visage de l'âpreté des bourrasques torontoises, son étroit lien en cuir permettant de le maintenir discrètement mais fermement en place et ses 100% laine me font littéralement fantasmer. Des qualités malheureusement parasitées par une esthétique Guccienne bien trop alambiquée pour en faire un basique susceptible de m'accompagner au long cours. J'aurais tant aimé que, pour une fois, Michele se la joue plus "classique légèrement déjanté" que "Vacances à Balmoral sous acide"... S'il avait été décliné en bleu marine et paré d'une broderie moins kitsch, ce chapeau se serait en effet immédiatement retrouvé sur ma "vraie" wishlist.
Une boîte d'oursons en guimauve de fabrication artisanale
Fan devant l'Eternel d'oursons en guimauve, je n'ai qu'une hâte : dévaliser les boutiques duty free de l'aéroport de leurs friandises Cemoi. Il faut dire qu'au Canada, trouver de "bonnes" sucreries relève quasiment de l'impossible. Seulement, plus j'y pense et plus je me dis qu'étant désormais - par la force des choses - déshabituée de toutes ces douceurs chimiques, je risque d'être vite écoeurée par leur saveur trop sucrée. A moins bien entendu que je parvienne à dénicher une version "haut de gamme" de mes petits oursons ; une variante pour adulte, plus "gustativement correcte". Il paraît que les propositions en la matière de Cyril Lignac ne laissent aucune papille indifférente. Le risque est cependant que je me crée une nouvelle addiction qui me coûtera cher aussi bien sur le plan financier qu'adipeux. Bref, il me semble plus raisonnable de rester sur les oursons Cémoi qui, à défaut d'ébaudir mes papilles, me permettront de revenir rapidement sur le vertueux chemin du "no sugar"...
Les produits "Glossier"
Entre l'esthétique minimaliste de son e-shop, le visage radieux de ses modèles et l'énergie rafraîchissante qui émane de l'univers Glossier, le marketing mis en place par Emily Weiss se révèle particulièrement bien pensé. Difficile ainsi pour moi de ne ne pas succomber à ses sérums colorés, à sa crème hydratante anti-rougeurs, à sa "Soothing Face Mist" et même à certains produits de sa gamme de maquillage (comme quoi, tout peut arriver). Bref, j'étais bien résolue à remplir à ras bord mon panier sur l'e-shop de la marque, afin d'avoir le 25 décembre un colis Glossier bien joufflu sous le sapin. J'avais malheureusement oublié que la politique commerciale d'Emily Weiss était en partie basée sur la frustration : pas de livraison vers le Canada. Ni vers la France d'ailleurs…
Une broche YSL non vintage
Depuis qu'Hedi Slimane a rendu sa liberté au mythe Yves Saint Laurent, je n'ai plus qu'une envie : arborer le fameux logo YSL ayant tant agacé l'ombrageux chouchou des rédactrices de mode. Dans ce contexte, la sinueuse broche YSL actuellement en vente sur Net-a-Porter me fait sérieusement de l'oeil. Pour autant, je ne peux m'empêcher de penser qu'un modèle vintage déniché au fin fond d'une corbeille du marché Serpette aurait bien plus de chien et d'âme. Reste à espérer que j'aurais le temps d'aller faire un tour du côté de Saint-Ouen lors de notre prochain passage éclair à Paris...
Un bracelet Atelier Paulin
Avec leur lettrage délié et leur finesse dorée, les bracelets Paulin - qui reprennent l'idée de la fameuse bague Oui de Dior en la déclinant sur des bijoux abordables et personnalisables - avaient a priori tout pour me plaire. Oui mais voilà, j'ai beau aimer jouer avec les mots, je ne supporte plus de voir ces derniers utilisés en tant que vulgaires gadgets ornementaux. Je n'en peux plus de voir tel tee-shirt brodé d'un mot jugé infiniment cool ou plein d'esprit, ou encore de voir un "Love" ou un "Zen" se balancer au bout d'une chaînette. Et que dire des prénoms et initiales s'inscrivant sur les sacs et autres bombers... Comme si l'époque n'était pas assez saturée d'égocentrisme ! Bref, pas de bracelet "Respire" ou "Lise" pour moi... Pour celles que cela intéresse, dans ma "vraie" wishlist - qui restera malheureusement au stade de fantasme - on trouve ce chemisier (que je rêve de porter avec un jean bien large) ainsi que ce jean de la griffe new-yorkaise 6397 (je l'ai vu porté et il est hyper bien coupé, ce qui n'est pas si commun pour un boyfriend).
Par Lise Huret, le 05 décembre 2016
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