Chronique #59 : Les rides, entre combat et acceptation
Masque à la rose noire, sérum à l'extrait de soja, crème à base de polyphénol, molécule LR 2412... Face à ma première vraie ride, je me sens totalement perdue : faut-il croire aux promesses anti-âge des géants de la cosmétique ou se préparer mentalement à accepter les signes du vieillissement ?
En matière de routine beauté, je n'ai jamais été très rigoureuse : je fonds pour un sérum au nom japonisant évoqué sur un blog beauté, finis le tube puis oublie d'en racheter, cède à l'argumentaire de la vendeuse du corner Clarins et oublie un jour sur deux d'utiliser ladite crème miracle, note sur un bout de papier le nom de quelques produits révolutionnaires vantés dans Vogue, puis perd le papier... Autrement dit, au quotidien je n'utilise généralement guère plus qu'un pain dermatologique pour me nettoyer la peau et une crème hydratante lorsque cette dernière me tiraille. Et cela m'allait jusqu'ici plutôt bien... jusqu'à hier matin.
En me brossant les dents, je découvre dans le miroir une strie curieuse entre mes deux sourcils, une ligne en creux, une marque... une ride. Une vraie, une de celles dont on ne peut oublier la présence, qui modifient légèrement l'expression du visage, qui nous projettent dans le futur, qui angoissent.
Le décalage entre mon corps et celle que je suis à l'intérieur me laisse interdite. En dépit de me sentir ultra proche de celle que je fus à 8 ans, à 13 ans ou encore à 17 ans, en dépit de me sentir bien plus fille que femme, mon corps bat inexorablement la mesure. J'ai beau être persuadée de grandir et non de vieillir, ce dernier me dit tout autre chose... et je ne me sens pas forcément prête à l'accepter.
Devant ma glace, les pensées s'affolent alors dans mon cerveau, cherchant une solution immédiate à une réalité qui me trouble profondément. Je me demande s'il existe réellement aujourd'hui une manière d'endiguer les premiers signes de vieillissement ou si tout cela n'est qu'une question de génétique et que je n'ai qu'à me résigner.
Lorsque je regarde autour de moi, je ne parviens à tirer aucune conclusion, entre cette amie pro du layering qui n'en accuse pas moins des rides marquées, celle qui enchaîne les crèmes antirides depuis ses 20 ans et qui a une peau de bébé (tout comme sa soeur... qui ne met quasiment pas de crème), celle qui ne s'expose jamais au soleil et qui partage les mêmes problèmes de peau que cette autre accro à la junk food ou encore celle qui céda aux conseils de son dermatologue en se faisant injecter de l'acide l'hyaluronique dans la ride du lion et dont le front, désormais plus lisse, présente un aspect peu naturel. Sans oublier celle qui est très heureuse de sa crème Nivea et celle qui ne jure que par des produits hors de prix...
Du coup, je m'interroge : devrais-je investir toutes mes économies chez La Prairie et prendre un billet pour Séoul (afin d'en dévaliser les pharmacies), ou bien tout simplement accepter l'idée qu'il est possible d'aimer faire de la balançoire, d'adorer retenir sa respiration sous l'eau, d'avoir encore terriblement besoin de ses parents, de rêver à d'incroyables cabanes dans les arbres et de continuer de prendre un goûter à 16h… tout en ayant des rides ?
Par Lise Huret, le 09 décembre 2015
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Déjà, toutes les rides ne sont pas pareilles. Youpi à l'horizontale, horreur à la verticale !
Avant de penser cosmétologie, bien avant, il y a la génétique (on peut rien y faire) et surtout le mode de vie général (ça joue à fond et on y peut quelque chose ! Les filles qui boivent trop et sortent, pas une peau de bébé du tout).
Après, en matière de produits, à part se démaquiller tous les soirs...
Je crois à fond aux massages faciaux mais j'ai pas envie de m'en faire moi-même et pas le temps de me les faire faire !