Très vite cependant, je réalise que toutes ces préoccupations ne sont pas les miennes, qu'il s'agit en fait d'un condensé du discours que l'on me tient généralement lorsque j'évoque le désir de partir très loin. Au fond de moi, je sais que tout ira bien. Notre vie n'a jusqu'à présent suivi aucun chemin préétabli et si cela continue de dérouter bon nombre de mes proches, j'ai appris au fil du temps à être fière de notre singularité.
Je sens qu'il est temps pour nous de repartir. Plus que jamais, j'éprouve le besoin de me mettre à distance de l'agitation perpétuelle de la ville, de consommer moins, d'avoir moins de choix à faire au quotidien ("poisson grillé ou poisson vapeur ?", "short ou short ?"). J'ai envie de porter peu de vêtements, de finir mes journées sur le sable, d'avoir le temps d'écrire...
Point de vue professionnel, je sais que me "mettre au vert" me sera infiniment profitable. Je ne me suis en effet jamais sentie aussi lucide sur la mode que lorsque nous habitions à Vancouver. Tel un designer qui choisit d'adopter un uniforme afin de mieux se concentrer sur sa création, m'éloigner "géographiquement" du monde de la mode me permet de mieux l'analyser, le disséquer, le comprendre. Je remercie en cela Internet, qui me permettra de continuer à scruter le moindre soubresaut du fashion system, et ce même à l'autre bout de la planète.
Et si nos prochains mois devraient être parisiens, j'ai bon espoir d'attaquer la rentrée sous d'autres latitudes. Une parenthèse d'un an ou deux après laquelle nous reviendrons - à Paris ou ailleurs - prêts à refaire le plein d'énergie urbaine, d'euphorie citadine et de vibrations culturelles...
Par Lise Huret, le 27 février 2015
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La possibilité de Londres a donc été écartée j'imagine ?