Dimanche
Je m'échappe pour aller bruncher chez Charlotte. Toute la semaine, j'ai été porté par la perspective de retrouver celle qui en quelques mois m'est devenue très chère. Je n'ai qu'une envie : parler de son livre, de nos envies du moment, de nos sites respectifs... Elle m'accueille dans un appartement où teintes taupe, mobilier métallisé, végétation luxuriante et électronique high-tech composent une atmosphère chaleureuse et apaisante. Vêtue de sa fameuse chemise Muji, Charlotte rayonne. Ses angoisses de jeune écrivain n'ont en rien entamé sa beauté cristalline. Autour de délicieux oeufs brouillés (cuisinés avec délicatesse par la maîtresse de maison) et d'affolantes madeleines en provenance de la Pâtisserie des Rêves, l'après-midi s'écoule trop vite. Après avoir déclenché en rafale le Canon de Charlotte (afin qu'elle ait de quoi illustrer son prochain article), il est déjà l'heure d'aller retrouver Charles et Julien. Ô temps ! suspends ton vol...
Lundi
Je sors mon dictionnaire afin d'étoffer un brin ma "collection de mots". Lorsque je sens que je commence à me répéter et que les anglicismes deviennent trop fréquents, c'est qu'il est temps de retourner à la source et d'ajouter à mes fiches des mots que j'aurais tendance à sous-employer. La pêche du jour est plutôt bonne : "distinction", "minauderie", "blanc de chine", "vert malachite", "rouge grenat" et "calicot". De quoi étoffer un brin mes prochaines analyses de défilés.
Je fonce chez Muji m'acheter la chemise à carreaux que Charlotte portait hier. Bien coupée, longue juste comme il faut et délicieusement douce, cette dernière a tout bon !
Mardi
Déjeuner chez Razowski (délicieux burgers et brownies machiavéliques) avec Mathilde, rédactrice de mode, styliste et auteur de l'excellent blog Shooooes. Une fois de plus, je suis frappée par la subtilité de son style. Elle sait mieux que quiconque nimber sa silhouette gracile de rigueur masculine et de charmante désinvolture, et ce sans jamais tomber dans le stéréotype de la brindille boyish. J'envie sa chemise rayée légèrement floue, l'épaisseur de son blazer en tweed, son trait de lipstick bien rouge et ses boots carbone rehaussées d'une chaînette gourmette.
J'apprends que le lancement du Harper's Bazaar français rencontre quelques difficultés. La rédactrice en chef a été remerciée suite à deux "numéro zéro" décevants. À suivre...
Mercredi
Ce matin je n'ai qu'une envie : enfiler un ciré, aller me promener sur une plage, puis me réchauffer dans un café tout sauf branché pour y siroter un grand chocolat chaud. À défaut de pouvoir me téléporter face à l'océan Atlantique, je noie mon vague à l'âme en couchant sur le papier toutes mes envies du moment et en me promettant d'en réaliser quelques-unes au plus vite.
Envie...
...de me laisser flotter à la surface de l'eau
...de boire un jus d'hibiscus
...d'une journée complètement off à vivre au rythme de Charles
...de prendre une vague en surf et de me laisser glisser jusqu'au rivage
...d'essayer la mini-jupe carbone à amples godets aperçue dans la vitrine de chez Jay Ahr
...de cueillir une brassée de perce-neiges
…de m'acheter une jolie boite de cirage noir
Jeudi
Rendez-vous mensuel des Particules Complémentaires chez Bioboa au 93 rue Montmartre (nouvelle déco et carte toujours aussi délicieuse, je recommande le burger thaï - second burger de la semaine - et jus vert vitality). Au programme du jour : découverte de la maquette de notre futur site. Joie, bonheur et félicité : Bastien - le mari de Lili - a fait un travail d'une beauté inouïe ! À nous de nous montrer à la hauteur...
Vendredi
Je discute avec une amie rédactrice de mode de notre article de mercredi. Son point de vue "d'insider" est très intéressant. Elle me confirme que les mannequins sont devenues très maigres ces dernières années (pour avoir une chance de rentrer dans les prototypes ultra skinny utilisés lors des shooting), mais que si l'on est souvent obligé de les étoffer via Photoshop, elles n'en restent pas moins de belles filles (rares sont celles arborant peau acnéique ou cheveux sans éclat). Elle me fait également remarquer que le phénomène de contrôle extrême de la nourriture ne touche pas que les mannequins, mais aussi beaucoup de femmes travaillant dans la mode. Elle pointe enfin du doigt le caractère destructeur et absurde des magazines people, qui épinglent la maigreur trop prononcée de telle ou telle actrice et dans le même temps critiquent celle qui a pris 2 ou 3 kilos…
Par Lise Huret, le 17 janvier 2014
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J'adore ta liste d'envies.