Défilés Automne-Hiver 2007-2008 à Paris

Voilà, la semaine des défilés parisiens s'est achevée… Alors peut-être est-ce parce que c'est la fin de plus d'un mois et demi de podiums et de looks en tout genres, mais là c'est un peu l'overdose, surtout que les plus grands m'ont déçu…
Automne Hiver 2007
Chanel et ses improbables associations pied de poules/rayures m'interrogent sur la cohérence de sa collection… on a dit prêt-à-porter, non ? Alexander Mcqueen lui, mixe ses créations pour le moins inventives et hors normes de pièces bien plus commerciales qui déroutent et qui questionne sur l'intégrité du concept du designer.
Viktor and Rolf, comme à leur habitude font du grand spectacle, le problème c'est qu'ils semblent piègés dans leur propre besoin de faire toujours plus spectaculaire, plus farfelu et on perd parfois le fil…
Stella McCartney use jusqu'à la corde ses volumes années 60 et dessine des gilets à la carrure étrange. Jean Paul Gaultier pour Hermès oscille entre génie et mauvais élève, les longs, trop longs manteaux surhabillent des robes elles aussi longues et en manque d'inspiration… Chez Ann Demeulemeester, on a du mal à se situer tellement ses modèles varient peu d'une saison à une autre…
Certes, elle exploite son concept, mais on se demande parfois si c'est par choix ou par manque d'ouverture sur les différents possibles du gothique que la jeune femme se restreint autant. Le but de ce petit focus est de montrer comment les créateurs sèment le doute et jouent au chaud-froid avec ceux qui suivent les péripéties de la mode…
Ann Demeulemeester
Ann Demeulemeester
Voici deux aspects de son travail pour l'hiver prochain. D'un côté, costume insipide dans le style masculin-féminin vu et revu. Ce n'est pas parce que les vêtements se trouvent placés en orbite sur les podiums qu'ils acquièrent de la légitimité.
Néanmoins coup d'éclat pour ce look poupée russe dark, ovation pour le plissage savant de la jupe, pour l'association des volumes qui mettent en valeur une silhouette longiligne et pour le cache-col XXL en fourrure, tout bon pour le monochrome noir et son camaïeu de matières.
Chanel
Chanel
Bon certes Karl ne sait plus où donner de la tête entre la collection pour Fendi, celle de Lagerfeld Gallery et le visionnage des rushs du film qui lui est consacré… Mais cela n'excuse pas des looks plus que surprenants pour ne pas dire importables. Car je veux bien que la taille haute soit tendance et que l'hiver prochain s'annonce rigoureux, mais le pantalon T-H pied-de-poule en twin-set avec le manteau, je ne suis vraiment pas convaincue.
La première partie du show voit déambuler panoplies de skis chanelisées et on se demande vraiment ou est passé le chic si cher à Lagerfeld… Il faut attendre la deuxième partie, où le maître excelle dans ce qui est le fer de lance de la griffe, « la petite robe noire », et là c'est l'évidence, elles sont parfaites. On craque aussi pour les accessoires qui sont eux aussi proches de la perfection…
Stella Mccartney
Stella Mccartney
On suit la belle depuis qu'elle a redonné vie à la maison Chloé et surtout depuis qu'elle a pris son envol, en créant sa propre griffe. Alors certes, ses collaboration avec Adidas, H&M et autres sont des véritables succès, mais ses propres collections sont parfois un peu plus compliquées à apprécier, surtout que la demoiselle à l'art de concevoir des pièces quasi parfaites, qui ne demandent qu'à descendre dans la rue, et dans le même temps elle se perd à travers de périlleux exercices de styles…
Illustration parfaite : la combinaison oversize en laine et aux motifs improbables qui devient un must have lorsqu'elle est déclinée en version slim noir. Le motif ourson en petite touche prend alors tout son intérêt…
Alexander Mcqueen
Alexander Mcqueen
Chacun de ses shows est une petite escapade dans un univers très particulier : le sien. Chacune de ses créations ne ressemble qu'à elle-même. Il est un des seuls à être vraiment un « créateur ». Cependant, son dernier défilé me laisse songeuse, comment un tel génie peut s'être laissé autant aller à la simplicité ?
Car certes on retrouve son talent dans la majeure partie de ses pièces, mais l'ensemble est parasité par des looks pour le moins commerciaux qui sont peut-être plus faciles à porter, mais qui ont perdu tout intérêt. Cela s'explique encore moins lorsque l'on voit certaines tenues, comme cette robe capuche colombe, savamment accessoirisée de cuir, qui est la plus ready to wear possible tout en étant un condensé de créativité McQueennesque…
Après avoir visionné tous les défilés parisiens, ce qui ressort c'est que chacun suit son chemin avec une drôle de tendance à justement suivre la tendance alors qu'ils devraient la créer. Cependant, rien n'est tout blanc ou tout noir surtout en ce qui concerne la mode. Ce qui reste néanmoins intrigant, c'est cette capacité qu'ont les créateurs à mettre le meilleur comme le pire sur les podiums… Comme s'ils mettaient en abîme leurs propres talents…
Par Lise Huret, le 05 mars 2007
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1 commentaire
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lanaIl y a 16 ans
vraiment splendide!
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