Vendredi
16h : J'apprends la mort de Leny Escudero. En l'espace d'une seconde, une multitude de souvenirs d'enfance se bousculent en moi. Mes parents possédaient plusieurs 33 tours de ce chanteur, que nous passions des heures à écouter dans le grenier avec mon frère (de 4 ans mon aîné) sur le vieux tourne-disque de mon grand-père. C'était notre Brel à nous.
19h : Tous ces flash-back m'ont donné envie d'appeler mon frère. Au fil de la conversation, il me glisse : "Tu sais, Carine Roitfeld est ultra sympa". Un peu interloquée (mon frère est artiste contemporain et n'évolue pas forcément dans le milieu de la mode), je lui demande à quelle occasion il l'a rencontré. Et lui de me dire le plus simplement du monde : "Oh, mais j'ai fait la fashion week de Paris cette année". Ok… "À la sortie d'un défilé, j'ai discuté avec elle (elle m'a tout d'abord pris pour un mannequin et m'a demandé dans quelle agence j'étais), elle était très disponible. On a ensuite fait une photo pour le fun et en se quittant elle m'a lancée un "A bientôt, j'espère !"". Cette petite anecdote me touche et me prouve que même les personnes arrivées au sommet peuvent conserver une vraie simplicité...
20h : On file aux urgences : Charles a une nouvelle fois du mal à respirer. Cette fois-ci, on lui diagnostiquera une pneumopathie. L'hôpital Necker est en train de devenir notre deuxième maison...
Lundi
13h : Je retrouve Géraldine à l'Orient Extrême. Entre la chemise au rouge parfait de mon amie, les anecdotes "fashion weeks" qu'elle me confie, le thé au jasmin fumant dans mon verre en céramique et la beauté floue mais lumineuse de Sandrine Kiberlain (qui déguste sur la table d'à côté un plateau de sashimis avec Chiara Mastroianni), je suis bien. Géraldine va me manquer...
14h30 : Nous nous quittons en pleine discussion sur Gucci, où elle me confie avoir envie des mocassins de la griffe. En l'entendant, je me dis que si même elle - d'ordinaire peu incline à suivre les tendances - désire porter ces souliers, ces derniers doivent partir comme des petits pains. Bien joué Alessandro Michele !
14h40 : De passage chez COS, un pull col roulé au gris moelleux attire mon regard. Je pense un instant me l'offrir, mais après avoir visualisé les 4 valises pleines à craquer qui m'attendent chez moi, je le repose aussitôt…
Mardi
7h : Nous faisons connaissance via Skype avec la personne qui s'occupera tous les matins de Charles lorsque nous serons à Florence. Américaine d'origine italienne, la cinquantaine pimpante, elle nous fait très bonne impression. Pour Charles s'ouvre une nouvelle ère : à partir de maintenant, il n'aura plus que des nounous parlant anglais !
12h : Devant une tisane brûlante, j'attends au café des Éditeurs l'une de mes meilleures - et plus "anciennes" - amies. Cette très jolie blonde - mais qui ne s'en rend absolument pas compte - cultive un style bien à elle où se mêlent finesse, sportswear et douceur boyish. J'apprécie tout particulièrement sa tenue du jour mêlant blazer gris de bonne facture, col en maille Eric Bompard glissé sous un pull, jean slim clair et baskets. En dégustant un burger comté/sauce au poivre, nous évoquons pêle-mêle la solitude inhérente à nos métiers (elle est graphiste freelance), quelques souvenirs de nos années lycée, notre vie de jeunes mamans et notre joie d'être arrivées là où nous en sommes aujourd'hui. J'ai le coeur serré lorsque nous nous disons au revoir, mais elle me promet de venir nous voir en Italie.
16h : Julien file au QG de Make My Lemonade afin d'y déposer toutes les fournitures dont nous n'avons plus besoin. Il est bluffé par la déco des lieux...
Mercredi
10h : Je lis le papier de mon ami Emmanuel sur la dernière expo Chanel. J'aime son ton, mais aussi et surtout son absence totale de "politiquement correct".
12h : Retour aux Éditeurs pour mon dernier déjeuner "extérieur" avant le grand départ, où je retrouve Clémence de chez Louis Vuitton. La fascination - pour ne pas dire l'obsession - des grandes maisons pour Instagram se retrouve rapidement au centre de notre conversation. Nous discutons notamment du revirement de bon nombre d'entre elles qui, après avoir longtemps traité le digital avec désinvolture, ne jurent désormais plus que par les réseaux sociaux...
Jeudi
7h : Ma petite soeur qui habite sur l'île de la Réunion m'appelle pour me souhaiter bonne chance pour le déménagement.
7h30 : Je déguste un thé vert en regardant notre espace de vie qui ne ressemble plus à grand-chose, entre valises, piles de linges et rouleau de papier bulle.
9h : Les SMS "J - 1" des copines se multiplient.
10h30 : Il est temps pour moi de refermer l'ordinateur et de finir de tout préparer. La prochaine fois que je vous écrirai, ce sera d'Italie !
Par Lise Huret, le 15 octobre 2015
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Je travaille entre Saint-Germain et Saint-Placide, et il m'arrive souvent de te croiser, même si je continuerai de suivre ton blog au quotidien, en lisant ce dernier weekly diary "de Paris" j'ai un petit pincement au coeur !
Je vous souhaite à tous les 3 d'être très heureux à Florence.
Vivement la suite !!