Debrief fashion #34
Entre incohérence "balenciagienne", miracle dermatologique signé Kate Moss, limite du body positive et transparences plus ou moins maîtrisées, retour sur l'actualité mode de ces derniers jours…
On pourrait croire à une blague de mauvais goût… mais non. Pour la campagne Balenciaga hiver 2022/2023 censée sensibiliser sa clientèle à la crise climatique, Demna Gvasalia a bel et bien convoqué Kim Kardashian (voir ici et là), une femme d'affaires/influenceuse/créatrice connue pour son mode de vie dispendieux prenant très peu en compte les enjeux écologiques actuels. À force de vouloir jouer sur tous les tableaux, le créateur géorgien finit par perdre en cohérence. Mais peu importe : si l'on y réfléchit bien, l'incohérence n'a jamais été aussi tendance…
La collaboration entre Arket et Jo Ellison visant à laisser la rédactrice de mode s'approprier le vestiaire automnal de l'enseigne nous laisse sur notre faim (voir ici).
Afin de vanter les bienfaits de son nouveau mode vie (yoga + méditation + habitudes alimentaires plus saines), mais aussi et surtout de sa nouvelle marque dédiée au "wellness", Kate Moss livre à Vogue une vidéo où l'on peut l'observer effectuer sa routine beauté. Et effectivement, Kate Moss y est rarement apparue aussi fraîche et lumineuse. Les produits Cosmos seraient-ils la solution que nous attendions toutes pour retrouver un teint lumineux passé 40 ans ? Peut-être... sûrement ! À moins que cette soudaine jeunesse ne s'explique tout simplement par la surexposition de la vidéo… Jouer avec les transparences est un exercice de style hautement prisé par les professionnels des tapis rouges. Dommage que certaines n'aient toujours pas intégré que la subtilité est généralement bien plus élégante que le premier degré…
En reprenant au sein de sa dernière campagne certaines scènes mythiques des films de Stanley Kubrick, Alessandro Michele continue de nimber Gucci d'une aura étrange distillant une suave sensation de malaise (voir ici, ici et là).
Apologie de la maigreur, apologie de l'obésité... Comme à son habitude, la mode oscille d'un extrême à l'autre. À force de vouloir à tout prix éviter les "bad buzz", les marques n'hésitent plus à opérer des virages à 180 degrés. C'est ainsi qu'après avoir été longtemps critiquée pour le manque de diversité morphologique de ses modèles, Abercrombie & Fitch a drastiquement changé son identité visuelle. Au point d'être récemment accusée de célébrer l'obésité.
Pointée du doigt hier pour ses encouragements tacites à être très mince et aujourd'hui pour sa bienveillance envers l'obésité, la marque illustre à merveille à quel point le "body positive" n'est finalement qu'une question de marketing… La première campagne Bottega Veneta de Matthieu Blazy donne envie d'associer pull gris cosy et néo jupe de bal (voir ici).
Au vu de l'appétence inédite de certaines griffes pour les teintes rose Post-it (voir ici, ici et là), on s'interroge sur l'éventuel intéressement de celles-ci au futur bénéfice du film "Barbie" de Greta Gerwig…
PS : Juste pour le plaisir…
Par Lise Huret, le 05 septembre 2022
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