Haute Couture printemps/été 2017 : le bilan
Entre une collection Chanel se recentrant sur l'essentiel, un défilé Dior onirique, des invités en doudoune et un fascinant vestiaire high-tech signé Iris Van Herpen, petit passage en revue de cette semaine de la couture parisienne...
Moins clivante qu'à l'accoutumée, la collection Couture imaginée par Karl Lagerfeld brilla par sa rigueur millimétrée, son classicisme glamour, son ultime précision et sa sérénité scintillante. Alors certes, on a encore bien du mal à imaginer le commun des clientes Chanel sublimé par certaines des créations de la griffe au camélia (voir ici, ici et là), mais dans l'ensemble force est de constater que sous les arcanes du Grand Palais, la magie Chanel a réellement opéré cette saison. Karl Lagerfeld a une fois de plus flatté l'ego de Lily-Rose Depp (voir ici)...
Si l'on en croit les stylistes du défilé Chanel, les perles ne se portent plus au cou, mais sur la cheville (voir ici).
Il n'y a pas d'âge pour commencer sa carrière de photographe street-style (voir ici)...
Plus les saisons passent, plus le travail d'Iris Van Herpen s'affine et parvient à s'extraire de la performance artistique. Ses créations ont en effet beau convoquer les techniques les plus high-tech, elles n'en apparaissent pas moins presque faciles à vivre (et se révèlent totalement prêt-à-porter). On pense notamment aux mini robes de cocktails aux allures de créatures marines (voir ici et là), qui apparaissent bien plus désirables que n'importe quel modèle Balmain. L'extrême minceur continue d'être la norme (voir ici).
Accro aux goodies, certaines invitées au défilé Dior n'ont pas hésité à repartir avec le coussin sur lequel elles étaient assises (voir ici et là).
Au vu du manque de renouvellement de la grammaire couture Givenchy, on se demande si Riccardo Tisci ne serait pas en train de s'essouffler (voir ici, ici et là).
Les ex-miss météo de chez CANAL+ se font peu à peu leur place parmi les "it" girls qui comptent... et cela leur va bien (voir ici et là).
Chez Margiela, les notions de fugacité et d'inachevé se matérialisèrent à la perfection sous la forme d'un hypnotisant portrait en tulle signé Benjamin Shine (voir ici).
La fête la plus courue de la semaine fut à n'en pas douter l'incroyable bal masqué organisé par Dior au musée Rodin (voir ici, ici et là).
Coco Rocha enchanta le défilé Jean Paul Gaultier en le clôturant sur un pas de danse elfique. Dommage que la jeune femme ait succombé à ce diktat de la maigreur qu'elle a longtemps dénoncé...
Le hair code du défilé Giambattista Valli (large ruban + queue de cheval basse) sera à reproduire dès ce printemps (voir ici). Chez Dior, Maria Grazia Chiuri fait du Valentino. C'est beau, poétique, romantique, parfois sensuel, mais il manque un zeste d'acidité pour réussir à séduire totalement … On remarque au passage la réinterprétation de la veste Bar en mode peplum plissé.
A en croire le très chic Giorgio Armani, l'orange pourrait bien être le nouveau noir (voir ici).
Défiler en voile de mousseline lorsque les températures flirtent avec le négatif est loin d'être une sinécure... heureusement, le staff Chanel avait tout prévu !
Bon à savoir : apparemment, une coupe ultra courte autorise le port de bijoux évoquant ceux d'Elisabeth II (Giambattista Valli).
En faisant de la doudoune un must have, Demna Gvasalia aura permis à la fashion sphère d'éviter la pneunomie (voir ici, ici et là).
Téléscoper les genres est un bon point de départ lorsque l'on cherche à sortir des sentiers battus. Malheureusement, nombreux sont ceux qui échouent à sublimer l'exercice. On pense notamment à la griffe Viktor&Rolf, qui livre cette saison des cadavres exquis manquant quelque peu de subtilité (voir ici et là). Cela en est d'ailleurs assez rageant, tant l'on sent que les deux créateurs sont proches du coup de génie.
Le dress code de la parka Balenciaga n'aura pas résisté aux températures hivernales...
Par Lise Huret, le 26 janvier 2017
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