Comment ne pas s'interroger devant ce vestiaire Proenza Schouler multipliant les emprunts aux grammaires stylistiques de Nicolas Ghesquière et Phoebe Philo ? Car si puiser ses influences au sein de l'oeuvre des couturiers ayant profondément marqué l'histoire de la mode est aujourd'hui devenu chose courante, s'inspirer ouvertement de collections récentes reste un choix beaucoup plus contestable.
Oui mais voilà, Lazaro Hernandez et Jack McCollough ont beau renier ici plusieurs principes de base de la profession, leur collection n'en demeure pas moins largement saluée par les acheteurs et encensée par la critique. Il faut dire que les silhouettes de samouraïs urbains qui défilèrent ce mercredi 15 février ont de quoi séduire tous ceux frappés d'amnésie partielle...
Misant sur le mix techniques artisanales/références asiatiques/volumes oversize ou casual, cette collection se révèle il est vrai particulièrement attractive : des cuirs tissés aux vestes déstructurées à la carrure exagérée, en passant par quelques pantalons masculins surdimensionnés, mini-jupes "néo-portefeuille", chemises minimalistes, sweats vitaminés et broderies japonisantes, les créations du duo new-yorkais visent particulièrement juste.
Difficile en effet de résister aux ensembles revisitant la tenue de karatéka via une délicate palette de faux blanc, aux vestes de samouraï tantôt matelassées, tantôt ajourées et bordées de biais en cuir, aux blousons de biker et "mini-jupes obi" alliant différents tissages de cuirs, aux pull-overs en tricot futuriste ou encore au duo aussi chic que désinvolte composé d'une blouse XXL ouverte dans le dos et d'une mini-jupe en satin...
Les références au pays du soleil levant se font par la suite plus insistantes, via l'apparition de soies matelassées brodées d'oiseaux de paradis magnifiant blousons teddys (que n'aurait sûrement pas renié Ryan Gosling dans le film "Drive"), sweats et mini robes "armures" saisissantes de raffinement. Sans parler des délicats brocarts recouvrant les vestes kimono girly urbaines.
Entre cuir sublimement ouvragé, pièces casualwear élaborées, looks intenses et traitement habile du champ lexical de l'Extrême-Orient, nul doute que les Proenza Schouler n'auront aucun mal à remplir leurs carnets de commandes. Reste à savoir si Nicolas Ghesquière et Phoebe Philo exigeront des royalties...
Par Lise Huret, le 16 février 2012
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