Alors que l'annonce officielle de la destitution de Madonna de son rôle d'égérie sexy - au profit de la sulfureuse Lara Stone - vient de tomber, une série de clichés à la Vermeer saluant le travail des artisans de chez Louis Vuitton se dévoile dans la presse. N'ayant jamais peur de faire le grand écart, la maison Louis Vuitton semble particulièrement friande de ce genre de paradoxes. Ses sublimes campagnes - mettant en scène Sean Connery, Catherine Deneuve ou encore la famille Coppola -fleurant bon l'évasion n'ont ainsi pas grand-chose à voir avec les clichés de Steven Meisel, qui nous présentent une Madonna des plus séductrices...
Et cela fonctionne à merveille : pimenter son image fashion tout en renouant régulièrement avec l'ADN de la bagagerie Louis Vuitton permet de conférer à la griffe une dimension transgénérationnelle des plus percutantes. Les modeuses apprécient en effet de voir le top préféré de Carine Roitfeld s'épanouir dans les créations Louis Vuitton, alors que dans le même temps, les adeptes de la malleterie de luxe sentent bien que la philosophie de la griffe qui avait su charmer leurs aïeux est toujours la même.
Par ailleurs, en pleine période de tourments économiques, les maisons pouvant revendiquer un patrimoine riche en savoir-faire artisanaux ont tout intérêt à le mettre en avant. Il est vrai que leur clientèle est actuellement beaucoup plus encline à faire des achats pérennes et de qualité, plutôt que d'acquérir une babiole ultra trendy mais datée.
La série de trois photos saisie par Desiree Dolron (dont le travail tend à s'inspirer des peintres primitifs flamands) tombe donc à point nommé. On n'aurait en effet pu rêver d'un meilleur angle pour célébrer la minutie, la patience et la dextérité dont font preuve les différents corps de métiers entrant en jeu dans la réalisation des produits Louis Vuitton.
À une époque où les maisons de couture commencent à fermer leurs portes, abandonnant au passage un savoir-faire inestimable, il est heureux de voir des grands noms tels que Chanel et Louis Vuitton continuer à célébrer ces métiers de l'ombre, qui constituent la pierre d'angle du luxe à la française...
Par Lise Huret, le 10 décembre 2009
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