Entre surenchères gallianesques et fantaisies capillaires dignes des défilés japonais les plus azimutés, les modèles signés Louis Vuitton ont apporté à ce mois de fashion weeks le brin de folie qui leur avait fait défaut jusqu'à présent.
En effet, à part le génialissime Alexander McQueen, les créateurs ont préféré se la jouer low profile, au risque de paraître légèrement ennuyeux. Ce n'est évidemment pas le cas de Marc Jacobs qui, fidèle à sa réputation, ne cesse de bousculer la mode, empêchant cette honorable dame de s'assoupir...
En coiffant ses mannequins de perruques afros surdimensionnées - tour à tour Jackson Five ou Marie Antoinette - le designer annonce la couleur : la collection été 2010 se permettra toutes les extravagances, mixant généreusement le maximum d'influences.
Les looks de ces néo baba cool s'apparentent alors à un véritable kaléidoscope d'idées et d'images, né de leurs voyages, rencontres et trouvailles. Ainsi, de la jupe de tenniswoman en denim portée avec un cycliste aux imprimés indiens à la robe preppy à motifs ikats, en passant par la sage veste en tweed (dévergondée à coups de larges poches empruntées aux parkas militaires), les origines stylistiques se brouillent rapidement, composant le nouveau dress-code d'une société pleinement cosmopolite.
De cette apparente cacophonie ressort malgré tout un leitmotiv ultra sporty, qui apporte une nouvelle jeunesse à la femme Louis Vuitton : que ce soit en jouant aux Harajuku Girls en jean tie and dye monogrammé, en se glissant dans une robe girly associant franges et rose barbie ou encore en enfilant un cycliste funky sous son mini short, cette ado trentenaire s'amuse follement, jetant aux orties ses listes de do and don't fashion...
Et si point de vue look on s'approche du pur freestyle, Marc Jacobs n'en oublie pas pour autant d'assurer les finances du malletier en surdosant l'accessoirisation du show : pas une mannequin ne sort en effet sans son maxi bag Louis Vuitton. Cette saison, celui-ci se veut tour à tour sac à dos roots chic, baluchon oversize en denim tie and dye monogrammé (ou cuir bicolore) ou encore maxi besace faussement casual, le tout accompagné d'une queue fourrée à la Davy Crockett...
Enfin, on n'oubliera pas les fameux kitten heels, que Marc Jacobs transforme en chantre de la fashion fusion. Mini talons sculptés, pompons en poils de yéti, boots façon mocassins et découpes sportswear composent ainsi des souliers frisant la dérision, auxquels Madonna n'adhérera peut-être pas...
Par Lise Huret, le 08 octobre 2009
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