Rien de tel pour transformer une banale série mode en oeuvre surréaliste que d'en laisser la direction à Tim Burton. Riche d'un patrimoine peuplé d'êtres dégingandés, de belles diaphanes et de créatures crépusculaires follement esthétiques, ce dernier ne ressent aucune difficulté à y puiser de quoi faire naître quelques images fortes, servant admirablement la mode. Il faut dire que la démesure d'un squelette gigantesque ou la chevelure flamboyante d'une héroïne gothico Belle Époque ne peuvent que conférer une dimension inédite aux toilettes de créateurs...
Si nous sommes ici à des années-lumière d'une mise en scène visant à illustrer au mieux telle ou telle tendance ou encore d'un exercice de style ayant pour but de faire le lien entre les podiums et la rue, cela importe peu, tant la beauté des images vaut bien plus que n'importe quelle leçon modesque.
Sous la houlette des deux Tim, on plonge ainsi avec délice dans un espace-temps où la vanité est mise en abîme, où la féminité n'a rien de candide et où le noir devient prétexte à de multiples variations, à la fois burlesques et dramatiques.
S'inscrivant en pleine période d'Halloween, la série n'est pas sans rappeler cette fameuse fête anglo-saxonne. Traitée de cette manière, Halloween deviendrait d'ailleurs presque attrayante, même si l'on sait que peu de costumes auront jamais l'allure divine d'un fourreau McQueen ou d'une création Givenchy...
Par Lise Huret, le 27 octobre 2009
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