Mais que vient donc faire la playmate blonde d'Alerte à Malibu au cœur de l'univers élitiste de la fashion ? Outre son émission de télé réalité (proche du suicide médiatique) et ses frasques amoureuses, l'ex-star ne fait en effet plus rêver grand monde. Par ailleurs, si sa plastique plantureuse lui permet encore d'être dans les petits papiers de Hugh Hefner, elle est néanmoins à l'opposé des canons esthétiques du moment.
Aussi sexy soit-elle, Pamela Anderson - moue botoxée, chevelure peroxydée et bonnet D à l'appui - est l'exact inverse de ce que les créateurs recherchent d'ordinaire pour incarner le visage de leur griffe. Bien souvent, ils choisissent en effet soit des mannequins bankable, soit des actrices charismatiques à la beauté fédératrice.
Oui mais voilà, depuis que Marc Jacobs est parvenu à transformer l'ex-spice girl Victoria Beckham en égérie décalée - la faisant passer du statut de VIP ringarde à celui de it girl - on ne jure plus de rien. On notera cependant que loin d'être altruiste au point de se mettre en danger en érigeant "gratuitement" Posh au sommet de la branchitude, Marc Jacobs à surtout réussi à sortir sa griffe de la confidentialité commerciale grâce à ce choix apparemment dangereux.
Dès lors, les intentions de Vivienne Westwood nous apparaissent plus clairement. En effet, sous couvert de jouer la carte de la provocation en jetant son dévolu sur Pamela Anderson, la reine du punk (et accessoirement officier de l'Empire Britannique) va offrir à sa marque un coup de projecteur non négligeable. Il est vrai que rien n'est meilleur pour la visibilité d'une maison qu'une campagne attisant polémique et débat, une stratégie marketing que Mrs Westwood appliqua dès ses débuts. Elle révèle d'ailleurs volontiers son secret de longévité : "Ma botte secrète ? Continuer à surprendre".
Si sans le précèdent "Marc Jacobs", nous aurions pu fortement douter de la pertinence du duo Anderson/Westwood, la sagesse nous fera désormais attendre la parution des clichés avant de nous prononcer. Il se pourrait en effet que ces derniers amorcent la mutation de Pamela en OFNI (Objet Fashion Non Identifié)...