Alors que les tendances n'ont jamais été aussi volatiles, on décèle chez certains stylistes une envie d'authentique, de durable, d'intemporel. Sans entraver la course folle de l'industrie luxe, ces derniers ont trouvé le moyen de mêler à leurs créations des vestiges du passé, qui font honneur à la notion d'allure tout en confirmant la pérennité des classiques. Désormais, on ne compte plus les grandes maisons qui rééditent leurs pièces phares...
Ainsi, alors que l'Edition 24 chez YSL mixe rééditions et créations, Sophie Albou (Paul & Joe) s'est associée à Pierre Cardin afin de pouvoir réinterpréter quelques modèles du couturier. Quant à Ann Demeulemeester, elle a décidé de poursuivre sa quête de la non-tendance, en composant le présent avec le passé.
La créatrice belge (qui fit partie des 6 d'Anvers) prouve ainsi combien ses créations - en dépit d'avoir été imaginé il y a dix ans - conservent une vraie modernité. Essentiellement noirs et blancs, en ombres et lumières, les vêtements d'Ann Demeulemeester proposent de vivre la notion de paraître sans jamais prendre le pas sur la personnalité de celle ou celui les portant.
Loin, très loin des cahiers de tendances, les inspirations de Demeulemeester suivent leur propre chemin : entre romance rock et Patti Smith, elles confèrent à chaque collection ce qu'il faut de style et d'identité pour évoluer dans le temps sans prendre une ride. C'est pourquoi, il eut été dommage de laisser dans l'oubli ces créations qui, sous prétexte d'avoir été pensées il y a de cela une décennie, étaient vouées à un usage limité : celui des admirateurs de la première heure.
La Collection Blanche a donc vu le jour avec pour concept de rééditer chaque saison des pièces fortes du passé, mettant à mal la notion d'éphémère dévorant le paysage mode actuel. Pour la première édition, ce sont ainsi les archives du printemps-été 1993 et de l'automne-hiver 1998/1999 qui ont livré leurs trésors.
A nous donc ces vestes de dandy chargées de mélancolie et ces délicates robes charbon parfaitement asymétriques, qui pallieront à notre frustration de n'avoir été à l'époque en âge d'apprécier et de consommer cet univers insolite et fascinant qu'est celui d'Ann Demeulemeester...
Ce qui est bien au moins, c'est que certaines piéces ne finissent pas aux oubliettes ... quand on voit le travail que ca donne, se serai dommage.
La premiere silhouette me plait davantages que la deuxieme mais c'est surement du au fait que j'accroche enormément avec cette mannequin (dont j'ignore le nom).