Défilés automne hiver 2008-2009 à Londres

Cette année, définir des tendances à partir des défilés londoniens semble être une tache ardue, mais surtout vaine. En effet, les individualités s'exprimant durant la fashion week de Londres sont si fortes, si entières, que l'on peine à trouver un fil conducteur. Si l'on veut dresser une liste de do and don't, c'est plutôt en direction de New York, Milan et Paris - avec leurs griffes bien établies surfant sur l'air du temps ? qu'il faudra se tourner…
Cette saison, Londres s'apprécie par focus : on tombe amoureuse d'un look, d'une combinaison de couleurs, d'une coupe. On pioche de-ci de-là des idées, on admire la virtuosité et l'avant-gardisme poétique. À Londres, point de lignes de conduite, mais uniquement des bribes d'esthétique et des passages d'exceptions qui - lorsque l'on évoque cette semaine - nous reviennent à l'esprit.
Défilé Londres 2009
Le chouchou de la mode british, Christopher Kane, n'a pas failli à sa réputation de virtuose créatif. Il est parvenu à s'emparer des années folles et à en extraire un vestiaire doux, léger, à la fois cosy et conceptuel. Il conjugue l'évanescence avec une modernité raffinée et casualise ses vestales impudiques par de chaudes laines irlandaises.
Découpes, transparences, cliquetis de paillettes et broderies sont autant de points forts que le jeune homme harmonise à la perfection. Certes, certains modèles plus lainés ou en feutre gris sont moins envoûtants, mais les toilettes de mousselines remportent une adhésion totale.
Défilé Londres 2009
En avant-goût du défilé Cacharel (qu'il dirigera lors de la semaine de la mode parisienne), le duo Eley Kishimoto, féru d'imprimés en tous genres et admiré par une grande partie de la sphère mode, nous a présenté une collection haute en couleur, entre preppy et arlequin, qui a de quoi charmer les femmes-enfants en quête d'esthétique pointue.
Tout d'abord, une demoiselle en overall blanc (des collants aux gants de majordome) séduit par sa fantaisie étrangement sobre. On retrouve la même impression de petite écolière sage dans un ensemble Prince de Galles et caban Pierrot. Tout en restant dans des coupes nettes et un rien classiques, le duo parvient à dynamiser son vestiaire grâce à une alchimie graphique et picturale. Entre pièces à chiper et allure à copier, ce défilé risque d'en inspirer plus d'une…
Défilé Londres 2009
Parfois, un nom figurant parmi la liste des créateurs défilant lors d'une fashion week ne nous évoque que peu de choses. La surprise n'est alors que plus grande lorsque ce nom dissimule une collection délectable, et ne ressemblant à aucune autre. C'est le cas d'__Erdem__ qui, en toute discrétion, nous livre des créations qui allient rigueur et féminité extrême, artisanat d'exception et traitement pictural flouté. La rigidité satinée d'une épaulette futuriste, associée à des plissés de fines dentelles ou à des soies abstraites, fleure bon le mix parfait.
Par la suite, ce sont davantage des pièces aperçues au gré des présentations qui ont soulevé notre émoi fashion, plutôt que des collections dans leur entier.
Défilé Londres 2009
La doudoune futuro-girly de Giles Deacon nous intrigue. Le morphing adapté à un gilet de princesse et le traitement sporty d'une teinte foncièrement layette nous donnent des envies d'expérimentations stylistiques. On se doute que les séries mode de certains magazines auront tôt fait d'urbaniser cette pièce, la mixant avec un slim en cuir ou un patte d'eph' bleu Klein, la rendant ainsi plus abordable.
Chez Louise Goldin, c'est ce micro boléro emprunté à la série Star Trek qui nous fait de l'oeil. Assumant une mini carrure de footballeur américain et une rigidité compacte, cette mini armure ferait des merveilles sur une baby doll tourterelle ou sur un sévère pantalon masculin.
Le pull de nos fantasmes vintage se trouve chez Paul Smith, il arbore cette maille justement lâche, ce col légèrement rond et cette épaule raglan qui dédramatiseraient n'importe quelle pièce un peu trop stricte.
Sinha-Stanic, peu connue du grand public, a néanmoins le bon goût d'avoir créé le look parfait. Savoir traiter le rose Barbie sans pour autant cloner son modèle en variation Hiltonienne dénote du pur génie. Le mariage d'un satin désinvolte avec une maille doucereusement pastel, alliée à des bas plus que noirs chaussés d'escarpins 100% fille, patine une tenue à première vue girly avec une touche décadente tout à fait délectable.
Quant aux autres créateurs qui font parler d'eux, certains ont déçu, et d'autres surpris. Luella, après une collection été au sommet, n'a pas su présenter une collection du même niveau, tandis que Gareth Pugh s'est illustré en hissant l'épingle à nourrice au rang de matière d'exceptions, et que Vivienne Westwood conjugue avec toujours autant de ferveur le style punko-déjanté-victorien
©photo : Vogue
Par Lise Huret, le 19 février 2008
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3 commentaires
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RéjaneIl y a 16 ans
Voila de belles photos qui m'inspirent!!
Tout d'abord,j'aime le total look blanc de chez eley kishimoto,dont je trouve le manteau tout a fait superbe!
Ensuite,j'adore la silhouette se shina-stanic,moi qui ne suis pas fan de ce type de rose,la je suis sciée,j'adore,les collants tranchent bien avec le satin.
Mais en ce qui concerne le petit boléro tout droit sorti de Star Treck,là je n'adhere plus...
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AGIl y a 16 ans
RÉjane, tout à fait d'accord avec toi !
le total look blanc est magnifique mais le boléro Star Treck ... je reste scéptique .. ça ne met pas la femme en avantage ...
La doudoune est assez intrigante
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GaëlleIl y a 15 ans
Je trouve vraiment sympa de pouvoir mettre des collants blancs opaque.
Evidemment les femmes rondes peuvent déjà oublier cette idée (désolée pour vous mais c'est la vérité) , par contre, nous les minces, nous allons pouvoir en profiter.
En ce qui me concerne, quelle que soit la mode, j'ai toujours porté des collants blancs, même en coton à fines côtes que DoréDoré vendait il y a quelques années.
Donc finalement, on y vient doucement et c'est tant mieux car je trouve que les collants blancs ont été bannit pendant de trop nombreuses années.
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