Il y a quelques mois, notre chère Kate Moss plébiscitait le retour du jean large, étroit à la taille et très évasé sur le bas. Dès lors, les fashionistas n'eurent de cesse de dénicher Le jean flare taille haute. Le challenge était de parvenir à trouver ces fameux jeans revival sixties (tâche pour le moins ardue lorsque l'industrie du jean est indubitablement tournée vers le slim) avant que la grande distribution ne flaire la tendance et nous laisse désemparée, privée des regards envieux des copines se demandant où on avait bien pu dénicher une telle petite merveille.
Après moult tergiversations, entre un allez-retour Londres vers Topshop (trop loin) ou un détour rue Saint Honoré chez Chloé (déjà trop vu), de petits indices glanés de-ci de-là nous firent entrevoir une troisième alternative : une fille splendide dans un jean (qui y était pour beaucoup), nous refile en chuchotant la griffe de son denim : Sultan... Une autre, à la sortie d'un défilé, nous décrit son look alors que nous sommes en train de mourir de jalousie face à la coupe parfaitement vintage de son jean, et la sentence tombe : Sultan. Une dernière nous achève : la copine de shopping qui arrive toute guillerette au brunch du dimanche matin, moulée de près dans un incroyable denim bleu indigo taille haute... Sultan, encore et toujours.
Bref, face à notre ignorance béante, il était temps de mener l'enquête et de découvrir qui se cache derrière ce fameux Sultan... Sultan, c'est la marque et le nom d'un jeune homme diplômé des Arts Appliqués, féru de baskets vintages, passionné par les tissus et avide de nouveauté. Jérémy Sultan est de ceux qui, très tôt, ne se posent pas de questions et suivent le "feeling" qui les habite. À la fin de ses études, son amour pour les baskets le pousse à s'intéresser de près à leur fabrication. En 2000, avec un ami d'enfance, il crée une marque consacrée aux accessoires. C'est un succès.
Cependant en 2003 Jérémy décide de voler en de ses propres ailes, et met au point un concept basé sur la qualité des matières, le cachet vintage des vêtements et l'importance des couleurs. Cette envie le mène aux quatre coins de l'Europe, il recherche des tissus issus des années 20 à 60, sachant qu'a l'époque les techniques de tissage étaient irréprochables et généraient des pièces ultra-résistantes.
Il chine des stocks d'anciens effets militaires, ne choisit que des matières naturelles (lin, coton, laine...) afin de pouvoir les teindre. Il se retrouve à tailler du neuf dans de l'ancien, à élaborer des teintes uniques à base de procédés expérimentaux secrètement gardés, et se retrouve avec des collections uniques, authentiques, existant une seconde fois sous ses doigts. Fripes de luxe ou pièces créateur, Jérémy Sultan fait le trait d'union entre ces deux catégories.
C'est lors d'un de ses voyages à la recherche de la perle rare qu'il tombe sur un stock américain de jeans neufs des années 70... Qualité unique de la toile, coupes au potentiel immense, teintes diverses mais toujours parfaites : le cœur du styliste ne fait qu'un tour, le stock de plus de 5000 pièces est entièrement acheté. Voilà le secret de ces jeans qui peu à peu peuplent la capitale : ils sont uniques et sont l'essence même du style ardemment recherché ces derniers temps, car ce sont des pièces d'époques...
Que dire de plus, à part qu'il suffit d'en essayer un pour être entièrement séduite, que le prix de 220 euros passe curieusement bien lorsqu'on se confond avec Charlotte Gainsbourg dans la Psyché. Et que même si Jérémy est déjà en train d'étudier comment développer son stock en reprenant les coupes, les teintes et en dénichant des stocks de cette toile vintage unique, les 5000 pièces risquent de ne pas durer éternellement...
Comme on est gentil et que nous on l'a déjà notre jean Sultan, on vous livre bien généreusement les points de vente de ces micros damnations moddesques...
- Boutique Sultan Wash, 12 rue Jouy dans le Marais
- Espace créateur au Bon Marché, chez Kabuki et chez l'Eclaireur