Raphaëlle Cavalli a étudié le textile aux Beaux-Arts de Lyon, où elle y travaille dans l'esprit du mouvement Supports-Surfaces. Elle s'aperçoit qu'elle adore le traitement du tissu, et qu'elle s'épanouit en cherchant à sublimer ses matières préférées. C'est pour cette raison qu'une fois diplômée, elle complète sa formation à l'école des ingénieurs textiles, où elle se spécialise dans les techniques du tissu.
À la fin des années 80, elle entre chez Tehen, et c'est ici que s'ouvre son horizon : en plus de s'initier au modélisme et aux secrets de la maille, elle y rencontre Pierre Pernod. Le courant passe tout de suite, artistiquement et bien plus encore…
Quelques années et un mariage plus tard, en 1993, Pierre Pernod reprend la bonneterie familiale et la transforme en atelier de création et fabrique de leur marque Cotélac, fraîchement créée. Le but de Raphaëlle est d'innover et d'expérimenter de nouveaux effets de matière, tout en créant un style bien à part. Sa première collection, faite de mailles, est dessinée à l'instinct, et attire l'attention de la fashion sphère.
Peu à peu, nos deux créateurs trouvent leurs marques de fabrique : Cavalli développe des lignes de plissés qui seront récurrentes dans son travail, et son style devient reconnaissable entre tous. Son vestiaire joue sur le déstructuré, les effets de coupe sont ahurissants, tandis que les associations peu communes de couleurs et de matières confèrent une originalité rare à ses vêtements.
Sur le site de Nerolles, près du lac de Nantua et au pied des Alpes, elle met au point des coupes et des modèles, et traite ses tissus sur des machines spécifiques, qui effectuent apprêt, écrasement et impression. Reproduit industriellement, le produit Cotélac a pourtant les apparences de l'artisanat et déborde de vie. Pour cela, Cavalli s'inspire de tout ce qui l'entoure : expositions, voyages, art … Et le résultat donne une impression générale de fraîcheur contemporaine, teintée d'un esprit bohème à la fois décalé et élégant.
Ludiques, faciles d'entretien, souvent réversibles et dans des teintes sobres, les créations de la styliste sont des pièces à porter au quotidien, vouées à devenir des basiques intemporels. On y retrouve des jupes à plis, des corsages transparents, des robes légères et des trenchs bi-matières, un vestiaire complet pour femme libre et sans contraintes, qui aime s'habiller d'une façon originale et créative.
Peu à peu, la marque s'est développée, ayant aujourd'hui plus de cinquante magasins en France, mais aussi au Japon et aux États-Unis, et a ouvert des départements Hommes et Accessoires, ainsi qu'une ligne secondaire : « Acoté », confiée à la direction de Rémi Regazzoni.
En 2007, l'enseigne s'installe même dans la très prisée Rue Saint Honoré à Paris, dans un magasin conçu pour faire chavirer les coeurs : mélange harmonieux de béton, métal et bois, lumineux, sobre et minimaliste, le lieu conçu par le frère de Raphaëlle, Vincent Cavalli, a été spécialement pensé pour se faire oublier et mettre en lumière les vêtements.
« Cotélac » est devenue la marque de prêt-à-porter qui monte, un peu atypique, hors du temps, subtil mélange entre simplicité, poésie, et efficacité. Les collections se sont imposées au fil des saisons comme le vestiaire de prédilection de toutes les baroudeuses chics à la recherche d'une silhouette légère, fluide et décontractée.
Par Lise Huret, le 19 avril 2007
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Cependant depuis deux saisons je vois une réelle évolution vers une association entre originalité et "portabilité" du vêtement; de plus je vois aussi des gens porter du cotélac qui leur vont à ravir.