À force d'être confrontée quotidiennement - depuis 2007 - à des images de looks, je ressens désormais quasi instinctivement si oui ou non un look fonctionne. Or, j'aimerais pouvoir vous transmettre cette faculté qui vous permettrait de mieux analyser vos looks au quotidien. Pour ce faire, j'ai décidé de vous détailler ce que je ressens lorsque je suis face à une silhouette...
L'association chemise fluide + pantalon ample crée une silhouette alliant confort et nonchalance assumée. L'imprimé floral, dans un esprit tropical un peu vintage, apporte une touche inattendue à l'ensemble.
Remarques et améliorations potentielles
Les deux imprimés s'éteignent mutuellement : l'imprimé floral et le tacheté léopard se neutralisent au lieu de se répondre. Il manque un contraste franc, un camaïeu heureux ou une pièce unie pour faire respirer le tout. Les bandes latérales façon Adidas n'apportent rien et brouillent la lecture du look : ni chics, ni vraiment "sport", elles créent une dissonance visuelle inutile. Le pantalon trop long associé à des sandales plates ne permet pas de terminer la silhouette. Une paire de sandales pourvue d'une semelle plus affirmée aurait été bienvenue. Aucun point focal clair : l'oeil ne sait pas où se poser. Un accessoire fort (lunettes colorées, boucles d'oreilles oversize, foulard dans les cheveux…) aurait permis de créer plus de relief. Trop petit par rapport au volume du pantalon, le sac manque de présence et déséquilibre la silhouette plutôt que de l'ancrer. Un sac plus grand - cabas en toile, sac seau oversize ou panier tressé - permettrait d'équilibrer le volume du pantalon et d'apporter du contraste à l'ensemble. Bien que riche, la palette générale manque de hiérarchie chromatique. Résultat : une silhouette un peu désaturée, où rien ne se détache vraiment.
Le blazer masculin oversize, porté à même la peau. Le contraste entre pièce tailleur stricte et short molletonné crée un télescopage intéressant sur le papier. Portées avec un bas sportswear, les sandales féminines brouillent volontairement les codes en injectant une dose d'ironie non dénuée d'intérêt.
Remarques et améliorations potentielles
Le short en molleton est trop long, trop mou, sans structure ni tenue : il casse la verticalité et rend la ligne de la silhouette brouillonne. Le blazer, trop épaulé et pas assez long, crée un effet étrange, plus maladroit que pertinent. Les sandales fines n'ancrent pas le look : elles semblent fragiles face au poids visuel du haut et rendent la silhouette instable. Le look repose sur un concept de rupture, mais aucun élément ne vient vraiment l'incarner : ni matière forte, ni pièce de caractère, ni dress code pensé dans le détail (manches retroussées, bijoux...). Un short plutôt qu'un bermuda, un porté les manches roulottées et une , le tout finalisé par un sac en cuir noir tressé auraient mieux fonctionné.
Avec sa coupe droite et masculine, la veste en daim chocolat donne du caractère à la silhouette. Le sac structuré, porté avec décontraction, ajoute une touche de raffinement désinvolte. La teinte pastel du foulard vient adoucir la rigueur chromatique de l'ensemble.
Remarques et améliorations potentielles
Le look manque de relief tant au niveau des textures que des teintes : la veste en daim aurait gagné à être dans un marron plus lumineux ou plus chaud (tabac, camel doré) afin d'éviter d'alourdir visuellement l'ensemble. Le noir (chemise + pantalon) est trop présent et trop plat. Il aurait fallu introduire des textures (élément mat et brillant, maille duveteuse, plissé...) pour lui donner de la densité. Le foulard donne une impression de superposition non maîtrisée. Une disposition plus intuitive, moins dictée par la tendance du moment, aurait permis une meilleure intégration. Les sandales ouvertes déséquilibrent la silhouette : trop légères face au poids visuel du haut, elles laissent le bas trop effacé. Des chaussures plus présentes auraient renforcé l'ancrage de la silhouette. Le haut du visage reste neutre malgré les lunettes : une bouche plus colorée, une coiffure plus nette ou des boucles d'oreilles "statement" auraient permis de rehausser le tout.
Le mix blanc romantique/bottes biker. Le gilet marinière à rayures apaise l'ensemble et introduit une référence plus urbaine, plus graphique.
Remarques et améliorations potentielles
Trop de détails brouillent l'énergie du look : foulard à franges qui dégouline, ceinture trop voyante, bottes massives qui écrasent la silhouette… Résultat : un effet patchwork désordonné. Le top bandeau - de mauvaise facture et un peu vulgaire - combiné à une jupe trop courte et sans tenue, déséquilibre l'ensemble et fait perdre toute subtilité au look. Les blancs ne s'accordent pas : entre le blanc du top, le crème du gilet et le blanc cassé du foulard, l'oeil ne sait plus où se poser. Les bottes, trop hautes, alourdissent la silhouette et manquent d'allure. On pense plus à un élément de déguisement qu'à une pièce mode… On aurait pu rester dans la même vibration tout en contournant l'effet "cheap" en remplaçant le duo jupe/top par une petite robe blanche en broderie anglaise, les bottes par des biker boots plus basses en cuir marron patiné, et le gilet par un cardigan masculin à rayures marinière col châle aussi moelleux que douillet.
Le mix entre jupe lingerie et tee-shirt graphique fonctionne sur le principe : c'est un contraste intéressant entre romantisme et esprit casual/vintage. Les tongs noires, en rupture avec la délicatesse du jupon, confèrent au look une touche désinvolte et contemporaine.
Remarques et améliorations potentielles
L'association repose sur un bon concept, mais le look manque de cohérence dans le choix des pièces en présence. Le tee-shirt manque d'ampleur, de tombé et de personnalité. Il aurait mieux fallu une coupe plus loose, dans une teinte plus affirmée (bleu Klein, vert gazon, rouge vif ou même rayures bleu marine) pour offrir un vrai twist au jupon. Vraiment mal taillée, la jupe en dentelle donne un effet "lingerie premier prix", alors qu'une coupe plus fluide aurait mieux fonctionné. La chevelure lâchée alourdit visuellement la silhouette. Une attache haute ou un chignon flou auraient permis d'alléger l'ensemble. Le sac imprimé, en plus de ne pas faire écho au reste, ajoute à l'énergie "cheap" du look. Un panier en raphia (ou un sac en filet flashy) aurait été plus frais, plus espiègle.
Le tee-shirt rayé offre une bonne base graphique au look. Coloré et atypique, ce look revendique une liberté stylistique décomplexée.
Remarques et améliorations potentielles
Le look souffre d'un trop-plein visuel : tout est trop chargé (ceinture massive + chaîne + tatouages + accessoires ludiques). Avec sa coupe droite et sa longueur sous le genou, le bermuda en denim tasse la jambe et manque d'allure. Une version plus courte, légèrement plus ajustée, aurait permis d'affuter la silhouette. La présence de chaussettes montantes associée à l'absence quasi totale de semelles des sneakers Miu Miu alourdit fortement le bas. Des baskets plus épaisses auraient ici mieux fonctionné. Le sac à main, transformé en peluche ambulante, bascule dans le régressif forcé. Un clin d'oeil aurait suffi ; là, on frôle la caricature. Ce look aurait gagné en impact en se canalisant davantage. L'excès est parfois réjouissant, mais il brouille ici la lecture stylistique.
Look 7 : Bourgeoisie discrète, mais sans souffle (voir ici)
Les +
L'association tee-shirt blanc, veste en laine grise et veste militaire kaki repose sur un classique de l'allure parisienne : un mélange de pièces fonctionnelles, neutres et bien ancrées dans le quotidien. Les teintes fonctionnent bien ensemble.
Remarques et améliorations potentielles
Le buste est visuellement raccourci par l'accumulation de deux vestes courtes, qui crée une ligne horizontale trop haute. La silhouette est déséquilibrée, les jambes paraissent allongées au détriment du haut du corps. Les deux vestes se neutralisent mutuellement : l'oeil ne sait pas laquelle regarder et aucune ne suffit à structurer vraiment l'allure. Les bottes manquent de caractère : une paire plus présente aurait permis de renforcer le style utilitaire du look. Très classique, le sac noir n'apporte ni contraste, ni point d'accroche. C'est un look bourgeois, mais dans le mauvais sens du terme : rigide, un peu figé, sans audace, ni décalage. Un style qui se veut intemporel, mais qui finit par manquer d'âme. L'ensemble est cohérent dans ses teintes et matières, mais pas dans ses volumes.
Look 8 : Minimalisme estival, entre sobriété et légèreté (voir ici)
Les +
Le combo débardeur côtelé + pantalon large blanc fonctionne bien. Le sac panier renforce l'esprit estival du look, tout en apportant de la texture. Les Birkenstock en cuir doré patiné apportent du relief.
Remarques et améliorations potentielles
Le look aurait besoin d'un détail plus inattendu pour casser son côté trop sage ou convenu : l'ajout d'un foulard noué dans les cheveux, d'une paire de boucles d'oreilles ou d'une ceinture permettrait de densifier la silhouette. Le pantalon aurait gagné à être plus net en bas : l'ourlet effiloché affaiblit la lisibilité du look. Un ou deux larges bracelets verts auraient été les bienvenus.
Par Lise Huret, le 28 juillet 2025
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6 commentaires
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Angélique •Il y a 1 jour
"Working-girl en burn out" : je pense que ça va me refaire ma journée et pourtant paradoxalement j'aime bien l'idée du look. Analyses toujours hyper pertinentes. Merci Lise ;)
Je me retrouve totalement dans ton look et j'aurai effectivement eu les mêmes idées de rajouts pour booster la tenue ;)
Merci encore, Lise, de nous éclairer avec cette pertinence qu'on n'a pas toujours à l'instant T devant notre armoire le matin :D