Fashion week de Paris - Printemps/été 2017 (2e partie)
Entre partis pris stylistiques, gossips et tendances émergentes, tour d'horizon de ce qu'il faut retenir de cette seconde partie de la fashion week parisienne…
Louis Vuitton
Pour la première fois depuis l'arrivée de Nicolas Ghesquière, le défilé Louis Vuitton bouda la fondation éponyme au profit de l'emplacement du futur flagship de la griffe place Vendôme.
À elle seule, la version coque pour iPhone de la fameuse mini malle parvint à voler la vedette au reste de la collection.
Entre énergie eighties, esthétique futuriste, tailoring revisité, sportswear glamour et découpes body conscious, Nicolas Ghesquière livra un vestiaire où la déconstruction est reine et où le corps longiligne s'impose.
Dans un monde idéal où le cuir régulerait la température du corps et où les CE distribueraient des bons d'achat Louis Vuitton, nul doute que les businesswomen ressembleraient à la femme LV.
Non au décolleté d'aisselle...
Céline
Entre maxi sac et carrure exagérée, il semblerait que Phoebe Philo ne soit pas insensible au travail de Demna Gvasalia (Balenciaga). L'incongruité du gimmick de saison consistant à glisser un pantalon en mousseline sous un ample pantalon masculin aurait d'ailleurs tendance à nous confirmer cette impression...
Si l'on excepte la nouvelle silhouette tailoring de la griffe composée d'une veste trop grande et d'un pantalon large flare (voir ici et là), ce sont les robes parachutes aux plissés guimauves (voir ici et là) qui attirent le plus l'attention, tant elles semblent potentiellement évolutives.
Hommage à Yves Klein.
Balenciaga
Oubliés skinny et collants traditionnels : chez Balenciaga, c'est en fuseau de lycra gainant escarpins et cuisses fuselées (voir ici, ici et là) que l'on envisage les silhouettes de l'été 2017. Et tant pis si le thermomètre dépasse de plus en plus souvent les 30°C : Demna Gvasalia a parlé...
Si l'on en juge par le nombre de pièces Balenciaga aperçues ces dernières semaines aux abords des fashion weeks, force est de constater que Demna Gvasalia donne envie aux fashionistas de se frotter à son esthétique "street glam exubérante". Nul doute d'ailleurs qu'il en sera de même pour l'opus printemps/été 2017 de la griffe parisienne. Les plus audacieuses se risqueront ainsi à la cape préservatif et au K-Way petit chaperon rouge, tandis que les autres s'empareront des pièces ultra portables du vestiaire eighties de saison (voir ici, ici et là).
Prions pour que bottes à bouts plats et carrés et autres poufs transportables ne descendent jamais dans la rue (voir ici et là)…
Chanel
Karl Lagerfeld a beau venir de fêter ses 83 ans, le DA de chez Chanel reste plus connecté que jamais. On en veut pour preuve le choix du décor de sa dernière collection, qui n'est autre qu'un datacenter (voir ici et là).
De la minaudière robot aux broderies esprit composants électroniques en passant par les mini fils de laine aux allures de fils de connexion, Karl Lagerfeld file comme à son habitude la métaphore de son thème principal.
La cible Chanel est rarement apparue aussi jeune…
Loewe
Chez Loewe, les jeux de fronces offrent de la densité à l'ampleur (voir ici et là).
Les fleurs de cuir se la jouent "bijoux conceptuels" (voir ici et là).
Dior
Pour sa première collection chez Dior, Maria Grazia Chiuri choisit la sécurité, au risque d'apparaître un brin ennuyante. À vrai dire, seule sa version "soft" de la veste bar mérite réellement le détour (voir ici et là).
La créatrice sait comment flatter les rédactrices de mode du magazine Elle (voir ici).
Givenchy
Sous les doigts de Riccardo Tisci naît cette saison le meilleur comme le pire : si l'on apprécie sa version sportwear de la robe de cocktail ainsi que le mix froufrous/teinte acide, les robes sixties à longs cols effilés, les pendentifs bling-bling pour gemmologiste du dimanche et les toilettes monochromes à franges laissent quant à eux songeur...
On retiendra l'inspiration "mastermind" du "it" bag Givenchy de saison (voir ici).
Mais aussi...
En abusant des volumes et en surdimensionnant certaines lignes, Vika Gazinskaya offre au rose une dégaine désinvolte et sophistiquée (voir ici, ici et là).
La future "it" matière ne sera ni le lycra de Demna Gvasalia, ni un néo tissu technique imaginé par Nicolas Ghesquière, et encore moins une soie imprimée en mode Yves Klein. Non, la matière appelée à twister l'été 2017 est bien plus humble : le tissu éponge. C'est en tout cas ce que l'on déduit de la dernière collection Miu Miu, où manteau peignoir, étole et jupe portefeuille semblent s'être s'échappés d'une salle de bain sixties…
Chez Sacai, Chitose Abe continue de déconstruire les classiques de la garde-robe afin de les transformer en pièces hybrides fleurant bon le néo-cool. Elle excelle ainsi à questionner l'allure du trench (voir ici, ici et là), l'imprimé camouflage, la dégaine des rayures bleues et blanches (voir ici et là) ainsi que la thématique du pyjama. À consommer hors total look. En déclinant le style Hermès indépendamment des tendances, Nadège Vanhee-Cybulski offre à sa clientèle de quoi nourrir son dressing de quelques belles pièces intemporelles, à l'instar de ce sublime pantalon large taille haute.
Le K-Way Adidas n'est apparemment plus réservé aux entraîneurs de foot (voir ici).
Alber Elbaz se la joue incognito (voir ici).
Le gilet de grand-père sied particulièrement bien à l'imprimé python (voir ici).
Stella McCartney clôtura son défilé par une "battle" entre mannequins survoltées.
Entre dentelle, fourrure chocolat et jean délavé, Diane Kruger affiche un look sans faute (prions simplement pour que la fourrure soit fausse).
L'élection américaine s'invite au sein des looks des fashionistas (voir ici et là).
Miroslava Duma prouve que les petits gabarits peuvent parfaitement porter les silhouettes Balenciaga (voir ici).
Cette saison, il est apparemment de bon ton de récupérer les rubans de ses flacons de parfums afin de les enrober autour de ses souliers, mais aussi de porter son paillasson en étole...
Le sweat permet parfois de rendre "cool" le plus inattendu des alliages (voir ici).
Une fois de plus, Marion Cotillard nous prouve qu'elle est bien plus jolie au naturel que maquillée.
Les bottes Balenciaga confirment leur allure folle.
La traîne d'écume sublimant le fourreau de sirène clôturant le show McQueen rappelle à quel point la notion de poésie est essentielle sur un podium (voir ici).
Désormais seul à la direction artistique de la maison Valentino, Pierpaolo Piccioli livre une collection certes un brin moins forte que d'ordinaire, mais néanmoins bankable. Ses duos rose/rouge devraient en effet séduire tous azimuts (voir ici, ici et là).
Vue sur pas moins de 37 défilés, la Française Camille Hurel est la mannequin qui monte. À suivre...
En période de fashion week, chacun veut sa seconde de célébrité…
Hedi Slimane semble avoir été piqué au vif par la première collection Saint Laurent Paris d'Anthony Vaccarello...
Karl Lagerfeld n'a pas pu s'empêcher de commenter l'agression de Kim Kardashian (voir ici).
Par Lise Huret, le 07 octobre 2016
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Un debrief simple et efficace comme on aime!
Je suis entièrement d'accord à propos de Karl Lagarfield, sa capacité à rester aussi "connecté" m'épatera toujours.
Quant à Demna Gvasalia, je n'accroche pas du tout, suis-je la seule à trouver ses créations un brin "mal dégrossis" ?
(J'en profite également pour te faire remarquer qu'il y a une petite erreur sur l'orthographe de la marque "Loewe" dans ton article...)