On y apprend ainsi que la plupart des vêtements et accessoires vus sur les photos street style sont prêtés par les marques, que ces dernières paient purement et simplement les belles en vue pour porter leurs pièces ou encore que certaines filles prises en photo ne prennent même pas la peine d'assister aux shows. Et si l'on pouvait se demander par quelle magie les photographes étaient toujours au bon endroit au bon moment pour saisir l'arrivée des trend-setteuses, on sait désormais que celles-ci ont pris l'habitude de leur envoyer des textos lorsqu'elles entrent en "phase d'approche". À la fin des défilés, ces dernières évitent par ailleurs de sortir en même temps qu'une personnalité "bankable" susceptible de leur voler la vedette, l'objectif étant bien évidemment de se voir photographier en solo.
Ajoutez à cela le fait que les filles se lookent en fonction du photographe dont elles veulent attirer le regard - les Tommy Ton, Scott Schuman et autres Vanessa Jackman ayant chacun leur propre style - et que les différents protagonistes du "fashion circus" sont tous plus ou moins liés par des contrats et vous obtiendrez un microcosme privé de ce qui fit longtemps sa richesse : sa spontanéité. On note par ailleurs que sous couvert de lever le voile sur les "secrets du street-style", l'article de Daria Shapovalova - publié sur Style.com, un site qui a grandement contribué à lancer le street style - se débrouille pour justifier le système. Un système pourtant à l'origine de la perversion d'un phénomène qui était à la base réellement inspirant...
Et s'il est difficile de prévoir si le street-style, désormais privé de l'énergie créatrice de ses débuts, finira par s'éteindre de lui-même ou si ses acteurs réussiront à l'inscrire dans la durée, une chose est néanmoins sûre : entre placement de produits et égéries professionnelles, le street-style tient désormais plus de la série mode que de la photo inspirante capturée sur le vif...
Par Lise Huret, le 04 mars 2015
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