C'est ainsi les lignes chères à Cristobal Balenciaga que l'on retrouva ce jeudi 28 février sur le catwalk installé au coeur des salons de l'avenue George V. Entre péplums moulés, dos dénudés, volumes basculés vers l'arrière, vestes cocon et jupes pétales, force est ainsi de constater que le petit prince du streetwear américain s'est fortement imprégné de la grammaire maison. Au risque d'en perdre en caractère... Il est vrai qu'aussi séduisants soient les empiècements triangulaires, les fourrures partiellement rasées ou encore les différentes matières issues de la fusion entre artisanat d'exception et technologies de pointe (textiles marbrés, effets craquelés, dentelle nouvelle génération), aucun d'entre eux ne parvient à injecter à l'ensemble ce petit grain de folie qui fit des années Ghesquière un véritable régal esthétique.
On note également que si les sacs à double soufflets et autres bracelets barbelés réussissent à tirer leur épingle du jeu, difficile de pardonner la maladresse des escarpins/tong chaussant les mannequins à celui qui est depuis longtemps passé maître dans l'art d'imaginer des accessoires bankable... Reste désormais à espérer qu'à ce défilé sage et studieux - qu'Alexander Wang définit lui-même comme un prologue - succèdera une collection optant pour davantage de prise de risque et moins de conformisme, afin que Balenciaga puisse continuer à rimer avec innovation, singularité, force et radicalité maitrisée...
Par Lise Huret, le 28 février 2013
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