Il est vrai que si Miuccia Prada emprunte ici à l'imagerie Bardot ses tops en V, ses jupes à godets taille haute, son vichy rose et sa séduction aguicheuse, aux forties leurs tailles étranglées, leurs volumes New Look et leur élégance universelle, mais également aux créateurs japonais leurs gimmicks deconstructivistes nineties, sa collection n'en possède pas moins une élégance brute indéniablement moderne. Parmi les passages les plus envoûtants, on retiendra notamment les toilettes ultra féminines aux tailles étroites et aux décolletés se dézippant - ou dégoulinant - sur quelque cardigan alangui, les fourrures semblant tout droit sorties d'une boutique vintage et les robes osant le clash de textures en mêlant rudesse du tweed et sophistication d'une étoffe brodée de fleurs réglisse.
Sans oublier les asymétries donnant l'impression qu'un ourlet vient de céder ou encore les audacieuses pointes de couleur venant doper la mélancolie chromatique du show. Au final, si Miuccia Prada ne prend aucun risque en boudant toute notion d'innovation et en jouant une partition qu'elle connait sur le bout des doigts, elle n'en parvient pas moins à nous donner furieusement envie de nous glisser dans la peau des élégantes neurasthéniques aux atours néo-rétro qui arpentèrent le parquet de son catwalk...
PS : Empreintes d'une nécessaire portabilité et bien moins excentriques que les fourrures kawaï du dernier défilé Prada, les silhouettes cinématographiques du show ne devraient avoir aucun mal à descendre dans la rue.
Par Lise Huret, le 22 février 2013
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