C'est ainsi qu'après avoir chaussé ses muses hivernales de sandales baignées de caoutchouc, la créatrice italienne nous propose pour le printemps prochain une série de souliers aux effluves kawaï-baroques. En prise directe avec l'esthétique nippone, ces derniers font la part belle aux tabis (chaussettes japonaises séparant l'orteil du reste des doigts de pied), qui se déclinent ici sur tous les tons. Miuccia Prada nous en livre d'abord une version assez proche de l'originale en se contentant de lui adjoindre une fine semelle en cuir et un noeud papillon plat, avant de corser légèrement l'exercice en lui greffant une coquette tong.
Par la suite, les tabis en cuir doré ou argenté se glissent dans des compensées à doubles plateaux sertis de fleurettes de différentes tailles, lorsqu'elles ne se déclinent pas en rouge passion pour réchauffer des sandales hautes perchées aux brides sixties, talons massifs et détails japonisants. Enfin, Miuccia Prada opère une fusion entre tabi, tong girly et okobo, donnant alors naissance à des modèles faussement épurés pour geisha intergalactique.
Entre premier degré, humour et surenchère, les souliers Prada continuent de construire leur légende. Espérons simplement qu'une fois arrivés en boutique, ceux-ci arboreront une esthétique un brin plus démocratique, notamment en optant pour des plateaux un peu moins élevés...
Par Lise Huret, le 03 janvier 2013
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