De la même manière qu'un plat ne peut atteindre des sommets culinaires sans ce petit quelque chose capable de sublimer le tout, la collection Dior Haute Couture présentée ce lundi 4 juillet sous la grande tente du musée Rodin est apparue quelque peu dénuée de magie, et ce en dépit d'avoir bénéficié de la crème des tops, du talent de la maquilleuse Pat McGrath, de la dextérité des petites mains des ateliers de la maison parisienne et de l'expérience de celui qui entra chez Dior en même temps que John Galliano.
Non pas que Bill Gaytten ait démérité : inspirées des grandes heures du Palace, de l'effervescence des 80's et du travail de Jean-Paul Goude, ses silhouettes - pour la plupart réussies - sont parvenues à faire twister la femme Dior sur un air disco baigné d'influences post-modernes.
À vrai dire, Gaytten a beau avoir tenté d'insuffler sa propre vision de la Haute Couture à cette collection, le créateur n'en semble pas moins avoir éprouvé de réelles difficultés à se défaire de certains gimmicks de l'ère Galliano, donnant alors à son travail une résonance ambigüe, inachevée, un brin bancale. Il faut dire qu'après avoir passé quinze années aux côtés du créateur, il pouvait difficilement en être autrement...
De son côté, Sidney Toledano - PDG de Dior - semble parfaitement se satisfaire de ce genre de défilés en demi-teinte. L'homme déclare en effet ne pas être vraiment pressé de trouver un successeur à son ex-poulain...
Celui-ci devrait pourtant savoir que pour continuer à vendre une multitude de cosmétiques, parfums et autres produits aux marges généreuses, Dior doit réussir à faire fantasmer ses clientes. Ayant des comptes à rendre à ses actionnaires, la maison parisienne ne pourra certainement pas se passer très longtemps d'une personnalité forte, visionnaire, excentrique, poétique et sans barrières...
Par Lise Huret, le 05 juillet 2011
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