Le 9 mars dernier, c'est au coeur d'un univers codifié - entre clins d'oeil aux films érotiques des années 70 et détails fétichistes savamment sulfureux - que Marc Jacobs emmena la femme Louis Vuitton, n'hésitant pas à lui faire exhiber des accessoires à première vue davantage destinés à siéger au sein des échoppes de la place Pigalle qu'au 22 avenue Montaigne...
Si nombreuses furent les tops qui déambulèrent sur le carrelage lustré du faux hall d'hôtel Louis Vuitton escortées du fameux sac Lock It (en faisant ainsi l'accessoire phare du défilé), cela n'a pas empêché Marc Jacobs de continuer de filer la métaphore en imaginant d'autres pièces de maroquinerie flirtant plus ouvertement avec le registre SM.
Aux variations plus ou moins sages de l'iconique must have cadenassé sont ainsi venus s'ajouter des modèles accompagnés de chaînettes et menottes. À mi-chemin entre le sac-bijou - le bracelet n'ayant rien de carcéral - et l'attaché-case relié à son porteur par une paire de menottes, ces pochettes se veulent ultra chic, ouvertement sexy, mais également on ne peut plus pragmatiques...
Il est vrai qu'en proposant à ses clientes cette audacieuse fantaisie (qui ne manquera pas d'alimenter les fantasmes de la gent masculine), Marc Jacobs leur offre une réelle tranquillité d'esprit. Ainsi équipées, ces dernières n'auront en effet plus à craindre ni de se faire détrousser dans la rue, ni d'oublier leur chère pochette sur la banquette d'un taxi, ni de se la faire subtiliser lors d'un cocktail par une invitée peu scrupuleuse...
À condition bien sûr d'oser reprendre le bag code du défilé ; car si d'aventure la mono menottes se mettait à se penser en mode gadget (que ce soit en s'accrochant à l'une des anses d'un lock-it ou en se laissant pendre le long de sa chaînette), elle perdrait alors autant en piquant qu'en utilité...