Contrairement aux précédentes campagnes Burberry, les clichés de la dernière collection nous plongent dans une ambiance sobre et très sage. Dès lors, si l'on y retrouve les jeunes dandys légèrement rock et les épreuves en couleurs des épisodes précédents, la jolie Emma a clairement du mal à rivaliser avec le charisme vitaminé d'une Agyness Deyn ou avec la silhouette romantique de miss Donaldson. On peut ainsi déplorer que, dans l'espoir d'un éventuel buzz marketing, la griffe ait choisi de tout miser sur le minois d'une actrice en vue...
Concrètement, si l'intéressée fait incontestablement partie des jeunes femmes les plus bankable du moment, elle apparaît bien trop jeune et lisse pour incarner l'une des héroïnes baudelairiennes chic de Bailey. Du coup, entre un opus estival dans lequel les mannequins posaient alanguies au coeur d'un cottage anglais baignant dans une lumière poudrée et ces clichés sans prise de risque, rappelant vaguement une publicité Longchamp ou Darel, le changement est radical...
À l'évidence, la présence des sacs oversize en tartan propulse cette campagne dans une optique beaucoup plus "produit" que par le passé. Crise oblige, la griffe a peut-être préféré miser davantage sur le commercial et la facilité d'appropriation plutôt que sur un challenge esthétique dans lequel les protagonistes du shooting ont pour ambition de laisser l'objectif capturer la magie Burberry. En effet, que ce soit avec les images ultra joyful et dynamiques de 2008 ou avec la langueur orchestrée de l'été dernier, les dernières campagnes racontaient une histoire dont nous avions follement envie de faire partie...
Ce n'est malheureusement pas le cas avec la petite Emma qui, en dépit de son regard smoky, ne parvient pas à insuffler à la griffe ce petit supplément d'âme. Elle n'y apparaît en effet ni transfigurée, ni à contre-emploi, même si elle s'y montre un rien plus femme qu'à l'accoutumée. Or, celle-ci n'ayant à son actif qu'un rôle récurrent dans une saga pour adolescents, son rôle de mannequin ne fait qu'exacerber son manque de relief.
Ceci dit, à défaut d'être intéressante, la campagne est visuellement acceptable. On peut toutefois regretter que les fans de la jeune Emma - n'ayant guère plus de 18 ans - soient pour la plupart dans l'incapacité financière de s'offrir les atours griffés de leur idole... Burberry se serait-il trompé de cible ?
Par Lise Huret, le 10 juin 2009
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Si elle évolue et murit, son public en fait autant.
Je ne pense pas qu'elle ait été choisie pour ses fans potteresques ou son rôle d'Hermione.
Elle est une jeune femme en pleine éclosion, qui a cette fraîcheur et cette beauté qu'on les filles qui frôlent la vingtaine.
Au-delà du buzz, peut-être que Burberry voulait juste rajeunir son image?