Qu'elle soit colorée chez Dries Van Noten, voluptueuse chez Marni ou girly chez Sonia Rykiel, la fourrure ne s'est jamais autant amusée que cet hiver. On la portera ainsi à temps mais surtout à contre temps, en pensant démesure, surenchère et fantaisie.
L'époque où la fourrure intimidait et n'était réservée qu'à une élite botoxée est bel et bien révolue. Désormais, poils naturels ou synthétiques s'invitent dans les dressings des plus jeunes d'entre nous, nous permettant de réchauffer de mille façons nos looks d'automne. En outre, il n'est plus de mise de se la jouer mijaurée en optant pour un timide revers en fourrure : celle-ci s'assume en oversize ou ne se porte pas du tout.
Pour toutes celles qui associent encore les longues pelisses lustrées à leur grande tante du 16e, Vanessa Bruno a imaginé une petite merveille alliant la liberté de l'accessoire au plaisir de la démesure. Elle remplace ainsi nos chapkas par une toque surdimensionnée (n'ayant rien à envier à celles d'Anna Karénine), qui possède l'avantage inestimable de pouvoir nous ancrer dans l'air du temps quand bon nous semble.
En effet, contrairement à un manteau imposant que ne nous pourrions porter qu'une fois l'hiver bien entamé (et qui n'a de toute façon que peu de chances de correspondre à notre dressing), cette toque - de par son extravagance - se mariera avec tout, et conférera à la moindre de nos tenues une forte teneur "up-to-date".
On l'imagine ainsi rehausser les looks Alexander Wang d'une touche warmy bien appréciable lorsque le bermuda destroy se fera frileux. Associée au slim en cuir Givenchy, elle se fera délicieusement urbaine, tandis qu'elle dévergondera les silhouettes preppy DKNY et amusera les pardessus pastels de Marc Jacobs. Enfoncée jusqu'aux bords des cils ou posée de guingois, elle nous permettra de vivre un instant mode fort, à chaque fois que nous oserons la sortir à la lumière du jour.
L'essentiel étant de se plaire à soi-même (dixit la Bellucci dans Elle), si cette toquade fourrée vous provoque un petit fourmillement d'excitation dans le bas ventre (précurseur d'une fashion obsession), vous auriez tort de vous en priver. En effet, la mode est faite pour être saisie, vécue et consommée, et qu'importe l'étonnement des passants…
Par Lise Huret, le 15 juillet 2008
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